Un ralentissement de l’économie canadienne prévu en 2018 et 2019
La Banque Royale fait part de ses prévisions dans une analyse publiée hier
La croissance de l’économie canadienne ralentira cette année et encore davantage l’an prochain, selon une analyse publiée hier par la Banque Royale du Canada (RBC).
Après une forte hausse de 3 % l’an dernier, en raison notamment des dépenses de consommation, le produit intérieur brut canadien devrait augmenter de 1,9 % cette année et de 1,6 % en 2019, selon les prévisions de la RBC.
« Nous prévoyons que la hausse des taux d’intérêt pèsera sur le budget des Canadiens endettés tout au long de 2018 », a mentionné Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef de la RBC, par communiqué.
« Cela dit, la vigueur du marché du tra- vail et l’augmentation des salaires feront contrepoids, a-t-il ajouté. Les consommateurs canadiens freinent les dépenses, mais nous nous attendons à ce que les investissements des entreprises et les dépenses en immobilisations gouvernementales contribuent davantage à l’économie. »
Pour le Québec, la croissance est estimée à 1,9 % en 2018, contre 2 % pour l’Ontario. Les trois provinces de l’Ouest sonneront la charge avec des taux allant de 2,2 % à 2,9 %, tandis que celles de l’Atlantique tireront de la patte. Terre-Neuve-et-Labrador est la seule province au pays dont l’économie se contractera en 2018, avec une baisse de 2 %.
AUGMENTATION DES TAUX
La RBC prédit que la Banque du Canada augmentera le taux directeur d’un quart de point à chacun des trois derniers trimestres de l’année, ce qui le ferait grimper à 2 % à la fin de 2018.
« Elle devrait procéder graduellement. Elle doit prendre en considération l’incidence que l’incertitude entourant l’ALENA [l’Accord de libre-échange nord-américain] pourrait avoir sur les exportations et les investissements, de même que les préoccupations soulevées par la capacité des ménages canadiens lourdement endettés à supporter des taux plus hauts », a précisé la RBC.
La banque note d’ailleurs que les négociations ardues avec l’administration Trump concernant l’ALENA risquent d’affaiblir le huard par rapport au dollar américain. Toutefois, une tendance stable ou à la hausse des taux d’intérêt et des prix du pétrole soutient la devise canadienne. La RBC s’attend d’ailleurs à une appréciation du dollar canadien qui devrait attendre 82 cents US d’ici la fin de l’année.