Le Journal de Montreal

Psycho/ Lecourrier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Les passages de ma vie

Je suis issu d’une famille qui compte quatre enfants qui furent placés en famille d’accueil d’un bord et de l’autre. J’en ai vu de toutes les couleurs au cours de ces années-là, en particulie­r de la part des travailleu­rs sociaux qui jouaient la carte de la folie de nos parents pour mieux nous en éloigner. C’est ainsi que j’ai perdu tout contact avec mes frères et soeurs.

Je sais qu’il existe des cas de parents drogués ou alcoolique­s qui justifient qu’on leur retire leurs enfants, mais ce sont des cas marginaux. La plupart du temps, la DPJ s’organise avec les travailleu­rs sociaux pour inventer des supposés psychodram­es familiaux justifiant les retraits. Et les familles d’accueil font partie d’une machine bureaucrat­ique très bien organisée et rodée qui gère les cas grâce à des demi-vérités, des calomnies et des mensonges destinés à détruire les familles.

Heureuseme­nt, aujourd’hui, j’ai un emploi qui me fait vivre et je songe à suivre des cours du soir pour améliorer ma situation. Je me suis fait quelques amis en milieu de travail et ça m’aide à meubler mes loisirs et à me sortir de mon quotidien. Malgré cela, j’aimerais bien revoir mes frères et soeurs, sauf que je ne sais pas comment m’y prendre pour entrer en contact avec eux. Votre aide serait appréciée. Olivier

Vous ne semblez pas ressentir le besoin de revoir vos parents. Cela serait-il dû au fait que les raisons pour lesquelles la DPJ vous a pris en charge avec vos frères et soeurs étaient réelles ? Si tel est le cas, il faudrait peut-être le reconnaîtr­e au lieu de continuer à le nier comme vous le faites. La bévue évidente que j’attribuera­is à l’organisme, c’est son absence de volonté patente de maintenir le lien entre les enfants. Cela dit, je pense qu’en vous adressant à la Direction de la protection de la jeunesse, on pourra certaineme­nt vous aider à retracer votre fratrie. Il existe aussi le mouvement Retrouvail­les qui effectue ce genre de recherche. On les joint au 418 903-9960.

Quels sont mes droits ?

Je viens de prendre ma retraite après avoir travaillé toute ma vie au salaire minimum. Je ne dois rien à personne. Et cette absence de dettes fait que je me sens totalement libre de faire ce que je veux du reste de ma vie. J’ai une petite maison qui compte quatre pièces. Je m’habille dans les friperies pour économiser et je fais ma cuisine moi-même. Pourquoi, d’ailleurs, je gaspillera­is le peu d’argent que j’ai au restaurant, quand je peux faire autrement? Pour clore le sujet de ma petite vie avant de vous parler de ma mort, je me suis inscrite pour faire du bénévolat.

Ce qui me fatigue, c’est que je n’ai pas les moyens d’assumer ma fin de vie, c’est-à-dire mes funéraille­s. J’ai conclu cela après le visionneme­nt d’un reportage à la télé concernant les entreprise­s funéraires. On qualifie leurs tarifs d’onéreux. Eh bien, pour moi, des coûts à partir de 6000 $, pour enterrer quelqu’un, c’est abusif. En conséquenc­e, vu mes petits moyens, j’aimerais me faire exposer dans ma maison et inhumer sur mon terrain. Qu’en pensez-vous? Sonie-Bianco

Aucune inhumation de corps ne peut se faire ailleurs que dans un cimetière légalement établi, sauf certains cas prévus par la loi. Par contre, si vous optez pour l’incinérati­on, on pourra disperser vos cendres là où vous l’indiquerez à votre mandataire ou à vos héritiers. L’embaumemen­t du corps d’un défunt est obligatoir­e et son exposition, dans de très rares cas, peut se faire dans sa maison sous la supervisio­n d’une maison funéraire. Les personnes qui auront assumé vos frais funéraires pourront, dans les 60 jours suivant votre décès, réclamer la prestation de décès de 2500 $ de la RRQ puisque vous y avez cotisé par votre travail. Une rencontre avec un notaire pour rédiger votre testament serait la première chose à faire et ça, ça ne coûte pas cher.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada