Le Journal de Montreal

Il voulait s’éviter du trouble avec le bébé

Il est accusé du meurtre de sa conjointe enceinte

- CAROLINE LEPAGE Aujourd’hui, Alexandre Gendron devrait témoigner pour donner sa version des faits.

SAINT-HYACINTHE | Un homme aurait tué sa conjointe enceinte en 2015 parce qu’il ne voulait pas d’autres problèmes avec l’arrivée d’un nouveau bébé.

Frédéric Martel était détenu dans la même cellule qu’Alexandre Gendron à la prison de Saint-Jérôme. Il s’est dit bouleversé par les confidence­s de son codétenu. Ce dernier subit son procès pour le meurtre non prémédité de sa conjointe Cheryl Bau-Tremblay, qui était enceinte de 20 semaines lorsqu’elle est décédée le 1er août 2015.

Derrière les barreaux, Gendron aurait avoué à un codétenu, en septembre 2017, qu’il avait tué sa copine de 29 ans parce qu’il avait eu énormément de problèmes pour la garde de son fils, après sa séparation avec la mère de l’enfant.

« Je sais qu’il aime énormément son garçon. C’est la prunelle de ses yeux », a dit M. Martel.

HYPOTHÈSE DE L’ACCIDENT

Selon lui, l’accusé de 38 ans ne voulait pas revivre cet enfer avec une nouvelle conjointe, qui portait son enfant et menaçait de le quitter. Le couple a eu une dispute dans leur résidence de Beloeil. Cheryl Bau-Tremblay voulait mettre à la porte Gendron, car il avait recommencé à boire.

« Il n’avait pas besoin d’un deuxième fardeau », a témoigné l’ancien détenu, hier, au palais de justice de Saint-Hyacinthe.

Gendron lui aurait également dit que son procès s’annonçait bien parce que l’hypothèse de l’accident semblait possible. Toutefois, il n’aurait jamais révélé comment il avait commis le crime.

« Quand elle est décédée, elle était nue et ç’a pris deux à trois jours avant qu’il la rhabille et qu’il la mette dans son lit. C’est le seul détail que j’ai eu », a déclaré M. Martel, qui a un dossier criminel bien garni.

MORTE ÉTRANGLÉE

Mme Bau-Tremblay a été portée disparue et retrouvée cinq jours après sa mort, cachée sous le lit conjugal dans un sac de couchage. Pendant ce temps, sa famille la cherchait et s’inquiétait, mais Gendron ne répondait pas aux appels.

M. Martel est resté troublé par ces confidence­s meurtrière­s impliquant une femme enceinte.

« Le petit bébé n’a pas demandé ça », a ajouté l’homme qui est maintenant sorti de prison.

Le pathologis­te judiciaire, le Dr André Bourgault, a affirmé, hier matin, que la victime serait morte asphyxiée par strangulat­ion. Elle aurait été étranglée avec des mains. Néanmoins, il ne peut exclure d’autres causes ayant pu entraîner son décès.

Cette version contraste avec ce qu’a déclaré l’accusé lors de son interrogat­oire qui a été vu par le jury en début de procès. Gendron avait alors raconté que Mme Bau-Tremblay était tombée en bas du lit lors de la chicane.

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PHOTOS COLLABORAT­ION SPÉCIALE, CAROLINE LEPAGE , ET D’ARCHIVES Frédéric Martel a témoigné des confidence­s d’Alexandre Gendron (en mortaise) sur le meurtre de sa conjointe alors que les deux étaient détenus à Saint-Jérôme.
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CHERYL BAU-TREMBLAY Victime

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