Le Journal de Quebec - Weekend

RYTHME ET SENSUALITÉ

- Maxime Demers MAXIME. DEMERS@QUEBECORME­DIA.COM

Un spectacle créé par une majorité d’artistes féminins et rendant hommage aux femmes ? Pas de doute, le concept du plus récent spectacle itinérant du Cirque du Soleil a tout pour aiguiser la curiosité du public masculin.

Pour souligner la fin des représenta­tions d’Amaluna à Montréal à la mi-juillet et son arrivée prochaine à Québec à la fin du mois, nous avons donc décidé de revoir le spectacle en offrant deux points de vue, un féminin (celui de ma collègue Vanessa Guimond) et l’autre masculin (le mien).

Mis en scène par la New-yorkaise Diane Paulus (la comédie musicale Hair), Amaluna réunit une distributi­on majoritair­ement féminine (plus de 70 % des artistes de scène).

Les hommes seront d’abord heureux d’apprendre que le spectacle nous transporte sur une île mystérieus­e peuplée de déesses et régie par les cycles de la lune. D’ailleurs, le mot « Ama » évoque la mère, tandis que « luna » désigne la lune, symbole de la féminité.

Bref, la conception entière du spectacle semble guidée par le désir de rendre hommage à la femme.

Amaluna marque-t-il pour autant une fracture avec les spectacles itinérants précédents du Cirque du Soleil ? Pas vrai- ment. Le fameux hommage à la femme a été rendu avec finesse et sobriété. Amaluna s’inscrit tout à fait dans la continuité des récentes production­s de la troupe québécoise. Avec ses qualités, mais aussi ses défauts (encore trop de numéros de clowns !)

SPECTACULA­IRE

En revanche, il faut avouer la touche (féminine ?) de Diane Paulus se révèle magique. Misant sur une approche plus théâtrale (elle s’est d’ailleurs en partie inspirée de La tempête de Shakespear­e), l’artiste américaine a su concocter un spectacle rythmé, élégant et sensuel, marqué par des numéros d’acrobaties inventifs et des chorégraph­ies spectacula­ires.

Ainsi, j’ai été subjugué par le numéro de ballet aquatique dans un grand bol d’eau, qui m’a rappelé vaguement le spectacle coquin Zumanity, installé depuis quelques années à Las Vegas.

Le numéro de charme et de séduction entre les deux tourtereau­x de l’histoire (les jeunes et beaux Roméo et Miranda), autour du même bol, était tout aussi magique.

Bonne idée également que le personnage de l’homme-lézard, le « méchant » qui vient hanter l’histoire tout au long du spectacle et qui offre du coup un des numéros de jonglerie les plus originaux que j’ai pu voir à ce jour.

Il faut aussi applaudir le choix de Diane Paulus de renouveler (et rajeunir) le style de la trame musicale de son spectacle. Loin de la musique new age qui fut jadis une des marques de commerce du Cirque, Amaluna s’aventure dans le rock, l’électro et même le punk, avec deux femmes guitariste­s aux looks pour le moins excentriqu­es.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada