Le Journal de Quebec - Weekend
MADE IN CANADA
Contrairement à notre télé québécoise, la télévision canadienne passe quasiment inaperçue, submergée par une mer de productions américaines. Alors que chez nous le CTRC exige que 85 % des productions diffusées sur les grandes chaînes soient québécoises, l
Bref sondage non scientifique autour de moi. De toutes les séries à l’affiche cette saison, seule The Little Mosque on the
Prairie, comédie de situation sur la cohabitation entre Musulmans et Chrétiens dans un petit patelin anglican, une église principalement, de la Saskatchewan, reçoit le sceau « canadien » spontanément. Il faut dire que la série connaît un véritable succès tant critique que populaire, voire même international. Diffusée sur la CBC depuis 6 saisons, The Little Mosque
on the Prairie aborde avec audace et finesse un sujet tabou pourtant très représentatif de notre société.
On cite aussi InSecurity, sans réellement connaître le titre, qui a connu deux saisons sur la même chaîne. Par contre, plusieurs sont au fait de cette série à cause de la présence de Rémy Girard, acteur chouchou des Québécois, mais ne l’ont jamais regardé.
LES FICTIONS
La saison dernière, les CBC, CTV et Global nous ont aussi offert Arctic Air, série d’aventures mettant en vedette une famille atypique à la tête d’une compagnie aérienne à Yellowknife et la série familiale intergénérationnelle Heart
land qui se déroule dans les montagnes Rocheuses de l’Alberta où vivent sur un ranch deux soeurs et leur grand-papa.
Murdoch Mysteries, une série détective évoluant au siècle dernier dont la 5e saison s’intéressait à la conquête du Klondike ou Bomb Girls, une belle minisérie sur la quête de liberté et la solidarité, renouvelée pour une seconde saison, qui suit le destin de cinq femmes travaillant dans une usine d’armement pendant la Deuxième Guerre mondiale, sont d’autres options.
Notons également Being Erica, cette trentenaire qui possède le don de pouvoir effacer des éléments du passé et
Lost Girl, qui met en vedette une séductrice vampirique à l’allure normale, mais aux pouvoirs surnaturels qui se nourrit de l’énergie sexuelle de ses victimes.
DES POLICES ET DES MÉDECINS
Les séries qui se déroulent dans les milieux policiers et médicaux ont aussi la cote chez nos collègues anglophones. Pensons à Rookie Blue qui met en lumière le travail de cinq jeunes recrues de la police, ou encore Flashpoint qui se penche sur les exploits d’une équipe tactile.
Il y a aussi l’original The Listener, cet ambulancier qui lit les pensées des patients. Et la série sur laquelle CTV a misé beaucoup cette saison, Saving Ho
pe, où l’on retrouve le chef du département de chirurgie d’un hôpital torontois dans le coma, laissant un chaos total tant dans l’établissement que dans la vie de ses proches.
LES AFFAIRES
L’argent et le monde des affaires occupent une place enviable dans la télé canadienne. Les Dragons, l’adaptation de Dra
gon’s den, ont d’ailleurs presque tous leurs propres émissions. Ainsi, Jim Treliving et Arlene Dickinson animent The
Big Decision. Chaque heure présente le profil de deux entreprises dans le besoin qui doivent changer leurs habitudes afin de mériter l’aide des deux gourous de l’entrepreneuriat.
Avec Redemption inc., Kevin O’Leary offre la chance à 10 ex-détenus de faire valoir leurs aptitudes pour le monde des affaires. Celui qui saura se distinguer mérite 100 000 $ pour démarrer son entreprise.
LES INDÉFECTIBLES
Marketplace, que l’on pourrait comparer à L’Épicerie, aborde depuis 39 ans déjà le thème de la consommation. Cette émission trône au palmarès des cotes d’écoute de CBC et est une véritable référence. Idem pour The Fifth Estate qui mène depuis 30 ans des enquêtes approfondies. Véritable institution, elle a remporté plus de 243 prix pour la qualité de ses reportages.
Au rang de la longévité et de la crédibilité citons également The Nature of
Things, une émission dédiée à la nature et à l’environnement qui a célébré ses 50 ans et qui est précurseur en la matière. David Suzuki en est l’animateur depuis 32 ans. Sur un autre ton, This Hour Has 22
Minutes est une institution en terme de comédie. Malgré la satire, des personnalités connues n’hésitent pas à y apparaître. Tous les politiciens s’y sont fait parodier. 22 minutes nous a aussi permis de découvrir Rick Mercer qui a depuis développé sa propre émission The Rick Mercer Report, auquel Jean-René Dufort se fait souvent comparer.