Le Journal de Quebec - Weekend
ÉTRANGE & FASCINANT
Le monde post-apocalyptique selon l’Anglo-américaine Ana Lily Amirpour est une espèce de mélange de Mad Max et de Robert Rodriguez ( Machete).
Agence QMI
Arlen (Suki Waterhouse) se fait tatouer et abandonner à la lisière d’un désert. Sur le panneau qui en marque l’entrée, un avertissement que le territoire ne fait pas partie du Texas et qu’aucune loi ne gouverne ces lieux. La preuve lui en est donnée, lorsqu’au cours de sa première sieste, elle se fait enlever par un groupe de cannibales qui lui scie un bras et une jambe en guise de repas.
Elle parvient à s’échapper, un ermite muet (Jim Carrey, absolument méconnaissable) la conduit alors à Comfort (littéralement, «le confort»), une zone protégée où les résidents prennent du LSD et dansent au son d’une musique choisie par The Dream (Keanu Reeves avec une moustache!).
PEU CONVENTIONNEL
Cinq mois plus tard, désormais équipée d’une prothèse pour remplacer sa jambe, Arlen explore le désert non loin de Comfort. C’est là qu’elle tombe sur Honey (Jayda Fink), une fillette protégée par Miami Man (Jason Momoa avec un accent étrange qui fait parfois penser à celui d’Antonio Banderas). Miami Man est entré, en provenance de Cuba, aux États-Unis par Miami, d’où son nom et les raisons de sa présence dans cette zone ne sont pas expliquées.
On passe un certain temps – le long métrage dure 118 minutes – à tenter de comprendre la finalité du scénario écrit par Ana Lily Amirpour avant d’abandonner et de se laisser bercer par les superbes images.
L’intrigue, bien peu conventionnelle, même en cette période fertile de productions télévisées et cinématographiques postapocalyptiques, fascine et hypnotise.
MUSIQUE
La trame sonore fort riche (on reconnaît le groupe sud-africain Die Antwoord, entendu dans Chappie) passe du hip-hop aux années 1980 (Jason Momoa au son de Boy George est une trouvaille à la fois surréaliste et d’un humour grinçant parfaitement à-propos), sans négliger Darkside, duo de musique électronique et expérimentale.
Même si l’on perd souvent pied au cours de l’étrange voyage proposé par
The Bad Batch, on est incapable de se désintéresser du sort de cette héroïne hors du commun.