Le Journal de Quebec - Weekend

« ON EST AUSSI NERVEUX QUE LORS DE LA PREMIÈRE TOURNÉE »

— Dominic Sillon

- SANDRA GODIN

Martin Cloutier et Dominic Sillon ont eu la piqûre de la scène il y a 25 ans, et l’amour du métier est toujours aussi intact. Ils entament leur nouvelle tournée avec la fébrilité des premiers jours, présentant un spectacle dépouillé et épuré, à l’image de ce que le tandem comique faisait à ses débuts : du stand-up.

« On est aussi nerveux que lors de la première tournée », a confié Dominic Sillon dans les loges de la Salle Albert-Rousseau, à Québec, quelques heures avant leur première médiatique dans la capitale.

Le duo, qui a gradué de l’École nationale de l’humour en 1993, aborde d’ailleurs cet amour de la scène dans son nouveau spectacle, intitulé Juste

Dominic et Martin, pour lequel il a déjà vendu 25 000 billets.

Question de ne pas être éloignés de la scène trop longtemps, les humoristes ont commencé l’écriture de ce 5e spectacle tout de suite après la fin de la tournée Fou. Avant cette précédente tournée, ils avaient attendu quatre ans entre leurs 3e et 4e spectacles.

« L’espace de quatre ans entre deux shows, on a trouvé ça insupporta­ble, a raconté Martin Cloutier. La blonde de Dominic lui a même dit qu’il fallait qu’il reparte, parce qu’il était comme un lion en cage. On se définit beaucoup par la scène. »

L’animateur de radio a ajouté qu’il ne se voyait pas un jour arrêter de monter sur les planches pour faire rire un public.

« Moi, je me vois à 70 ans, prendre mon veston avec Dom et aller faire des numéros. Je vais le faire tant que je vais être capable », dit-il, en évoquant ensuite le souvenir de son idole Gilles Latulippe.

RETOUR AU STAND-UP

Après avoir joué sur scène une panoplie de personnage­s, le duo revient à une formule très épurée, très dépouillée, « exactement comme à nos débuts », explique Martin Cloutier. Pour la première fois en carrière, les deux humoristes ont fait appel à un script-éditeur, Christian Viau.

« Quand on a commencé, le stand-up n’était pas beaucoup répandu. Et cette forme-là ne trouvait pas nécessaire­ment son public. On s’est donc fait dire qu’on devrait intégrer des personnage­s dans nos affaires. Mais dès le deuxième show, on a voulu mettre plus de stand-up. On assume ce qu’on a fait avec les personnage­s, mais on voulait retrouver le défi de faire rire avec rien, sans artifice, sans accessoire­s », a-t-il ajouté.

Le comporteme­nt des ados, quelques pointes à Donald Trump, le végétarism­e, les aventures en camping : le duo s’est nourri de sujets universels, personnels et d’actualité pour ce nouveau spectacle, une véritable joute verbale d’une heure et demie qui fera le tour du Québec.

ENCORE ÉBRANLÉS

Quelques semaines après l’éclatement des allégation­s d’inconduite­s sexuelles envers Gilbert Rozon, Martin Cloutier a de la difficulté à ne pas s’emporter. Il avait réagi très émotivemen­t à la radio au lendemain des témoignage­s des victimes présumées de Rozon, affirmant que plus jamais le producteur « ne fera une cenne » avec lui.

À savoir si on peut aujourd’hui faire des numéros sur le consenteme­nt, Martin Cloutier affirme qu’il a de la difficulté à concevoir qu’on doive faire des numéros pour sensibilis­er les gens sur le sujet.

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