Le Journal de Quebec - Weekend
SOLITUDE AMOUREUSE
Juliette Binoche livre, dans ce film de Claire Denis, un portrait de femme qui cherche un bonheur illusoire entre les bras d’une ribambelle d’hommes.
Chaque fois, après plusieurs prises de tête et de bec, ça finit mal, donc dans les larmes. Mais arrive un Gérard Depardieu qui, capable de lire l’avenir, rassure Isabelle sur la réussite future de son existence.
On aimerait pouvoir adhérer à la proposition de ce Beau soleil intérieur, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en 2017, ne serait-ce que pour le tandem Denis ( Chocolat) et Binoche. Mais les écueils s’avèrent insurmontables.
DIALOGUES FADES
La récitation théâtrale et monocorde des dialogues impose une distance qui ne parvient jamais à se résorber. Leur teneur, ironiquement brutale, ne parvient qu’à être platement fade, des répliques telles que « Vous avez des olives, mais des olives sans gluten » finissant par n’être qu’indigestes au lieu de féroces.
Pourtant, même dans ce contexte des plus rébarbatifs, Juliette Binoche livre quelques excellentes scènes comme celle d’une danse avec un inconnu au son de At Last d’Etta James ou encore celle d’un pétage de plombs lors d’une promenade en forêt avec des amis.
Mais ce sourire fugace, cette vibration émotive, n’illumine pas assez l’écran et l’on cherche, en vain, ce « soleil intérieur » qui ne transparaît jamais.