Le Journal de Quebec - Weekend
LE QUARTIER HOCHELAGA APRÈS LA GUERRE
Auteur de la série à succès L’épicerie
Sansoucy – vendue à plus de 50000 exemplaires – le romancier Richard Gougeon dépeint le Montréal d’aprèsguerre dans le troisième tome de sa nouvelle série, Le Bonheur des autres. Les éclopés de guerre qui reviennent, la vie quotidienne dans le quartier Hochelaga, les soucis des uns et les amours des autres : son héroïne Mélina est au coeur de l’action.
Le récit commence en 1946. Après des années d’attente, Mélina retrouve enfin Médard, son amoureux.
De retour de la guerre, le soldat blessé s’est replié sur lui-même. Il ne tarde pas à se quereller avec Barthélémy, le beaufrère de Mélina. Les affrontements vont d’ailleurs se multiplier entre les deux hommes.
Inspiré par les souvenirs d’une dame de 85 ans qui lui a raconté l’histoire de ses parents, Richard Gougeon dépeint fidèlement la vie quotidienne dans les rues et les foyers du quartier Hochelaga dans sa trilogie.
FAITS ET FICTION
L’écriture d’un roman historique demande beaucoup de recherches et une
grande précision, en plus de maîtriser l’art de raconter une bonne histoire. Richard Gougeon ne néglige ni l’un ni l’autre.
« J’aime beaucoup allier le côté social, politique, religieux, historique de l’époque avec ce que les gens vivaient et ce que mes personnages décident de vivre », commente-t-il en entrevue. « Dans L’épicerie San
soucy et dans Le Bon
heur des autres, je me suis inspiré pas mal des faits divers de l’époque, en lisant La Patrie et
Le Petit journal. Ça m’a inspiré beaucoup pour mes deux séries. »
« Je fais vivre à mes personnages différentes situations que les gens ont vécues à l’époque », dit-il en citant par exemple le passage d’un ballon dirigeable, le décès du frère André, un vol dans une épicerie.
Dans Le Bonheur des autres, entre autres, il fait mention d’un défilé de la Saint-Jean-Baptiste et Antonin, un des personnages, y participe.
LES SOLDATS
Dans le troisième tome, les affres de la Seconde Guerre mondiale sont ressenties jusqu’à Montréal : les soldats rentrent au pays, portant leurs blessures physiques et psychologiques, leur lot de souvenirs.
« Des soldats canadiens ont participé au débarquement de Normandie. Un de mes personnages, que j’appelle “Le Revenant” dans le deuxième tome et qui prend son importance dans le troisième tome, revient de la guerre. »
Quelques personnages – des résidents du quartier Hochelaga – étaient allés au front. « Il y en a qui avaient capoté, parce qu’ils avaient vécu l’horreur, là-bas. »
SUR LA RUE CUVILLIER
Le romancier explique que son roman n’est pas du tout une histoire de guerre, mais que des moments font référence à ce qui a été vécu à l’époque.
« Pendant la guerre, Mélina est restée dans son quartier. Elle s’est occupée des chevaux. Elle a travaillé dans des ateliers de couture. Elle élève ses filles – son mari est mort d’une péritonite aiguë. C’est d’ailleurs un fait avéré auprès de la dame qui m’a raconté l’histoire de ses parents, qui avaient une pension de chevaux sur la rue Cuvillier. » Richard Gougeon est l’auteur de plusieurs séries à succès comme
Le roman de Laura Secord et Les femmes de Maisonneuve.