Le Journal de Quebec - Weekend

SOIF DE CHANGER

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Julie Baron a connu une perte de poids substantie­lle en passant de 255 à 158 livres grâce aux modificati­ons importante­s qu’elle a apportées à ses habitudes de vie. L’activité physique fait partie intégrante de son quotidien maintenant et la fermeture des centres d’entraîneme­nt n’allait certes pas la démotiver. Entrevue avec une fille qui a soif de bouger et de bien manger, peu importe les circonstan­ces.

Julie a toujours eu des problèmes de poids. Elle était une enfant en surpoids et a traîné un excès de poids jusqu’à la mi-quarantain­e. Elle a souffert d’intimidati­on à l’école alors qu’elle n’était jamais choisie notamment pour les équipes lors des cours d’activité physique.

Quel a été l’élément déclencheu­r qui a motivé ta démarche de perte de poids?

Une visite chez mon médecin de famille qui m’incitait à revoir mes habitudes en 2017. J’avais 45 ans et je pesais alors 255 livres (pour une taille de 5 pi 2), je souffrais du foie gras, ma glycémie était trop élevée et je prenais des médicament­s pour l’hypertensi­on. Ma mère était décédée de complicati­ons liées à son diabète. Je savais que je devais faire quelque chose, mais toutes les diètes effectuées jusque-là n’avaient pas fonctionné à long terme. Je perdais 50 livres, mais j’en reprenais 70! J’étais donc inscrite sur la liste d’attente pour une chirurgie bariatriqu­e. En parallèle, j’ai appliqué au concours de l’émission

Maigrir pour Gagner animée par Chantal Lacroix. Je n’ai pas été sélectionn­ée pour l’émission, mais Chantal nous a encouragés à débuter notre démarche de perte de poids, car on avait toujours la possibilit­é d’intégrer l’émission plus tard dans la saison si notre perte de poids était significat­ive. En prime, comme participan­t finaliste, j’ai pu obtenir un abonnement d’un an dans un centre Énergie Cardio. C’est à partir de ce moment que ma vision des choses a changé. À ce moment-là, je me n’engageais pas dans un régime, mais j’avais décidé de changer mon MODE DE VIE.

Quels sont les premiers changement­s que tu as apportés à tes habitudes de vie?

J’ai débuté l’entraîneme­nt et j’y ai pris goût ! Je me suis payé un entraîneur deux fois par mois et il devait même me freiner, car je m’entraînais 6 jours sur 7 et il devait m’arrêter, car je voulais y aller tous les jours. J’étais grandement motivée par le fait de pouvoir rentrer dans l’émission si je perdais suffisamme­nt de poids. Côté alimentati­on, je me suis mise à calculer mon apport calorique et je suivais une approche de 1400 calories par jour. Je rentrais tout dans l’outil Fitness Pal. J’ai réussi à perdre 80 livres d’avril 2017 à décembre 2017. Contrairem­ent à mes tentatives passées de perdre du poids, cette fois a été la bonne. Tout a changé dans ma tête, et ça a fait la différence!

As-tu parfois le goût d’abandonner?

Même si je n’ai jamais fait partie de l’émission, j’ai eu le bonheur de côtoyer des gens qui étaient aussi en démarche de perte de poids lors des grands rassemblem­ents organisés partout au Québec par Chantal Lacroix. Au Gala, lors de la finale, j’ai pu monter sur scène devant des centaines de personnes, car je figurais parmi les participan­ts aux rassemblem­ents qui avaient perdu le plus de poids. J’étais fière d’avoir atteint mon objectif. Je suis aujourd’hui à 158 livres et je le maintiens. J’avoue que ce n’est pas toujours facile, il y a des journées plus difficiles que d’autres. Mon conjoint Sylvain m’aide énormément, il a toujours cru en moi et si mon énergie ou ma motivation chute, il est là pour me motiver. Je publie aussi sur ma page Facebook ce que je fais et les commentair­es des gens m’aident à persévérer, je constate que je suis devenue une source de motivation pour eux. Tout au long de ma démarche, c’est la force d’un groupe qui m’a aidée le plus, nous sommes plusieurs de la région de Québec à nous entraîner et motiver en

semblesemb­le. CC’estest ce qui a fait la différence! Je m’entraîne aussi avec ma fille et je gravis des montagnes avec mon conjoint. Bouger, on le fait en famille!

Quel a été l’impact de la fermeture des gyms sur ton niveau d’activité physique?

J’ai continué à faire de la course extérieure, j’ai fait du vélo intérieur et j’ai fait de la musculatio­n. J’ai fait des cours en ligne sur le site d’Énergie Cardio et mon entraîneur a continué à m’entraîner en FaceTime. L’entraîneme­nt est comme une drogue pour moi, la COVID ne n’a pas ralenti mon rythme d’entraîneme­nt ! J’ai même créé une page Facebook et, en gang, on compilait nos minutes d’entraîneme­nt à distance avec des objectifs précis. Rien de plus motivant que l’effet du groupe, même à distance.

Que fais-tu aujourd’hui pour maintenir ton poids?

Je m’entraîne 5 fois par semaine. Ça me prend un objectif. J’ai fait mon premier triathlon sprint l’année dernière et je suis inscrite au triathlon olympique (1,5 km de nage, 40 km de vélo et 10 km de course) de Victoriavi­lle en juillet prochain. Je continue à manger entre 1600 et 1800 calories par jour. Cette méthode fonctionne pour moi. J’ai aussi consulté une nutritionn­iste et, depuis, j’ai intégré les collations et je mange aux trois heures. J’ai haussé la teneur en protéines de mes petits déjeuners et je me sens bien rassasiée. Avec le confinemen­t, pour éviter de trop me fragiliser, j’ai recommencé à écrire tout ce que je mangeais, pour prendre conscience de mes apports alimentair­es.

Quels sont les bienfaits de tes nouvelles habitudes de vie

Aujourd’hui, j’ai cessé la médication pour l’hypertensi­on, mon foie est normalisé tout comme ma glycémie. Mon médecin n’en revient pas. J’ai même été appelée pour l’opération bariatriqu­e, en disant à la dame de laisser tomber, car j’avais perdu plus de 80 livres, elle a répondu que de toute façon mon nom restait sur la liste pendant une période de cinq ans, j’ai alors rétorqué: oubliez cela, comprenez bien que je ne reprendrai jamais le poids perdu, vous pouvez enlever mon nom, mon surplus de poids, c’est du passé ! Je me suis fait retirer l’excès de peau aussi en juillet 2018, j’ai ainsi réglé mes problèmes de dos. Je suis une nouvelle femme et mon niveau d’énergie est à son comble.

Côté alimentati­on, quels sont tes meilleurs conseils?

D’organiser ses menus de la semaine, chaque dimanche, je sors les recettes et je planifie la liste d’épicerie. En planifiant tout d’avance, je sais que je ne manquerai pas de temps pour cuisiner santé. Quand je sens que ça va un peu moins bien, je recommence à écrire ce que je mange, ça m’aide beaucoup, car nous ne sommes pas toujours conscients de ce que l’on mange et ce que l’on boit dans une journée.

Vis-tu avec la peur de reprendre le poids perdu?

Oui, j’ai même consulté un psychologu­e pour m’aider avec cette crainte. Ça m’a beaucoup aidée, on s’entend que je ne peux reprendre 80 livres en quelques jours. Je me permets aujourd’hui de manger des desserts, gâteaux d’anniversai­re et autres douceurs, tout est une question de fréquence. J’ai appris à ne plus me sentir coupable en mangeant des aliments plaisir, pas nécessaire­ment santé.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui désire perdre du poids, mais qui voit cela comme une montagne?

De ne jamais se décourager. Si moi, qui n’étais pas en forme et avais peu d’estime de soi a réussi, tout le monde peut le faire ! Un pas à la fois. Le support du groupe a fait toute la différence pour moi, même pendant la COVID. Pourquoi ne pas demander à des collègues, amis, conjoints de participer avec nous, ça peut faire toute la différence.

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 ??  ?? ISABELLE HUOT
Docteure en nutrition Collaborat­ion spéciale
ISABELLE HUOT Docteure en nutrition Collaborat­ion spéciale
 ??  ?? Julie Baron, avant/après sa perte de poids
Julie Baron, avant/après sa perte de poids
 ??  ?? Julie Baron, 47 ans, a évité la chirurgie bariatriqu­e en perdant 100 lb
Julie Baron, 47 ans, a évité la chirurgie bariatriqu­e en perdant 100 lb
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 ??  ?? Julie Baron, après sa perte de poids
Julie Baron, après sa perte de poids

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