Tendances rétro et renaissance de la moto
Le journaliste spécialisé Bertrand Gahel présente les nouvelles tendances, les valeurs sûres de l’industrie de la moto et analyse 450 modèles dans la 22e édition du prestigieux Guide de la Moto, la bible des motocyclistes.
Des modèles destinés au mototourisme aux «low riders» signés Harley-davidson, en passant par la Spyder de Can-am, les modèles japonais et européens, il y a de tout, pour tous les goûts et tous les budgets.
Bertrand Gahel, qui est également éditeur du Guide, y a mis tout son savoir-faire, toute sa compétence et toute son énergie. «J’ai une position très privilégiée, car je parle à toutes les compagnies, de tous les produits», explique-t-il en entrevue.
«Je suis en voyage à gauche et à droite dans le monde pour être avec les gens qui imaginent les motos, les artistes qui les dessinent. Beaucoup d’information vient vers moi et c’est difficile d’être dans une meilleure position que moi pour analyser.»
Quelques-unes des entrevues réalisées avec des concepteurs se retrouvent dans le livre. «C’est du monde fascinant! Les motos, c’est tellement spécial. Les marques ont une identité, une personnalité: Harley-davidson, BMW, Ducati. [...] La culture du peuple est directement liée au produit qui est devant toi et je trouve fascinant de voir à quel point la culture se transforme en métal, en plastique, en objet qui fait la moto.»
Style rétro
Au chapitre des tendances, Bertrand Gahel observe que les modèles à caractère «rétro» font un retour remarqué sur le marché. «Les tendances, c’est un autre aspect fascinant parce qu’elles sont imprévisibles. Le Café Racer, par exemple, est une réplique de moto sport des années 1950 et 1960. C’est vraiment beau. Le modèle aurait pu redevenir à la mode il y a cinq ans, 20 ans, 30 ans. Mais là, présentement, il l’est. Et une marque après l’autre sort un Café Racer. J’ai vu plein de gens qui ne connaissent pas la moto et, quand ils voient le modèle, ils me disent, ah, que c’est beau!»
Un autre genre, le modèle Scrambler, se démarque également. «Ça remonte encore une fois aux années 1950 et 1960. C’était une moto de route normale des années 1950 et 1960 et les propriétaires les modifiaient pour aller un peu partout: à la plage, dans le bois, faire mille choses que juste aller sur l’asphalte de A à B. Ils les ont rehaus- sées, ils ont mis des pneus à crampons, ils ont modifié l’échappement, enlevé ce qui n’était pas nécessaire pour l’alléger. Ça donnait une Scrambler. Et cette année, on voit que les marques se multiplient. On a un trend. »
Modèles économiques
Par ailleurs, le spécialiste fait remarquer la présence de nombreux modèles plus économiques sur le marché, de manière à intéresser les nouveaux adeptes sans faire éclater leur budget. «On est dans la renaissance de la moto. Les manufacturiers ont commencé il y a deux ou trois ans avec des toutes petites cylindrées, offertes à 4500 $ ou 5000 $, ce qu’on n’avait jamais vu avant. On est en train de combler l’écart entre les extrêmes qui existait depuis 2008 et qui a continué d’exister, et les petites machines qui sont arrivées pour ramener du monde à la moto, en beau, bon, pas cher.»
«Finalement, ça veut dire que la tendance est une nouvelle catégorie de motos, raisonnables et abordables, amusantes aussi, entre 5000 $ et 10 000 $. On a des motos pour débuter, pour progresser ou pour quelqu’un d’expérimenté qui n’a pas un budget infini.»