Martine Ouellet passe à l’offensive
La candidate à la chefferie du Parti québécois malmène Alexandre Cloutier sur la question de la langue
MONTRÉAL | Les militants péquistes devront faire un choix entre l’ouverture et le repli identitaire, croit Alexandre Cloutier, malmené sur la question de la langue par Martine Ouellet lors du dernier débat officiel de la course à la direction du PQ.
«Il y a un autre choix, celui de l’ouverture», a lancé M. Cloutier hier lors d’un débat qui a fait salle comble à Montréal.
Il a dénoncé la position de «repli» de Jean-françois Lisée. «La dernière chose dont le mouvement souverainiste a besoin, c’est d’une ligne de fracture sur des enjeux aussi difficiles», a-t-il déploré.
M. Lisée n’a pas directement affronté le candidat Cloutier sur le thème de la laïcité. Il a plutôt annoncé qu’il appuierait l’adoption du projet de loi sur la neutralité religieuse du gouvernement Couillard, qui affirme que les services publics doivent être donnés et reçus à visage découvert.
«Adoptons-le, ne soyons pas chicaniers», a-t-il lancé. Même si la proposition législative ne va pas assez loin, il s’agit déjà d’une «avancée», reconnaît-il.
Alexandre Cloutier n’a pas complètement abandonné le terrain identitaire. Il a annoncé une «formation» étatique pour les imams du Québec et craint le financement de pays étrangers dans ce secteur.
DES HUÉES POUR CLOUTIER
Le thème de la langue a provoqué des flammèches lors d’escarmouches entre Alexandre Cloutier et Martine Ouellet. Cette dernière promet de ramener l’affichage public uniquement en français, quitte à utiliser la clause nonobstant.
M. Cloutier s’est fait huer par la foule de militants lorsqu’il a rétorqué que ce n’était pas possible sans indépendance puisqu’il fallait «respecter le cadre légal».
Le statu quo sur l’affichage commercial est pourtant la position du parti depuis 1998, a noté Jean-françois Lisée.
ADEPTE DU « FLOU MOU »
Combative, Mme Ouellet s’est attaquée au leadership de M. Cloutier, adepte du «flou mou», ainsi qu’aux nombreuses volte-face de Jean-françois Lisée, qui change continuellement d’idées pour «gagner des points à court terme».
Le quatrième candidat, Paul St-pierre Plamondon a ajouté son grain de sel à propos de la langue en disant à M. Cloutier que l’apprentissage du français par les immigrants n’est pas un «droit», mais un «devoir».
Les militants du PQ vont choisir leur chef le 7 octobre prochain.
« QUI EST LA MIEUX PLACÉE POUR RIVALISER CONTRE PHILIPPE COUILLARD ? CELUI QUI FAIT RÉGULIÈREMENT DES VOLTE-FACE POUR GAGNER DES POINTS À COURT TERME, CELUI QUI CULTIVE L’AMBIGUÏTÉ ET LE FLOU MOU, OU CELLE QUI RASSEMBLE LE MOUVEMENT INDÉPENDANTISTE ? » — Martine Ouellet « LE PQ DOIT S’INSPIRER DES KOTTO, DES GODIN... TOUS CEUX QUI ONT FAIT PREUVE D’OUVERTURE FACE À LA DIVERSITÉ. » — Alexandre Cloutier « JE REFUSE DE VOIR MOURIR LE PQ. […] JE VOUS OFFRE DU CHANGEMENT, CAR J’OFFRE UNE NOUVELLE DÉMOGRAPHIE AU PARTI. » — Paul St-pierre Plamondon
« JE SUIS LE SEUL DES CANDIDATS À AVOIR LE CRAN DE DIRE QUE 50 000 IMMIGRANTS, C’EST LE CHIFFRE DE L’ÉCHEC. IL FAUT EN ACCUEILLIR MOINS. » — Jean-françois Lisée