Le Journal de Quebec

De nouveaux effectifs : ça presse !

-

On peut imaginer ce qui devait se passer dans la tête de Claude Julien après la piètre performanc­e du Canadien, samedi, face à l’imposante formation des Jets de Winnipeg.

«Ouais, je ne pensais sûrement pas que le problème était aussi important. Wow! Je viens d’embarquer dans un navire qui se retrouve sur une mer agitée et qui ne sait pas comment réagir. Ça brasse pas à peu près», a dû se dire le nouvel entraîneur du CH.

En tous les cas, c’est beaucoup plus rose pour Bruce Cassidy et les Bruins de Boston, qui viennent de remporter quatre victoires de suite.

Évidemment, quand on possède un contrat comme celui que vient de signer le nouvel entraîneur du Tricolore, on n’a pas à s’inquiéter pour l’avenir. On doit regarder devant soi et espérer trouver les pièces manquantes ou encore le malaise qui ronge cette formation.

Parce que, vous l’admettrez, on pensait bien que les joueurs du Canadien sortiraien­t avec le couteau entre les dents. Après tout, ils avaient eu ce qu’ils désiraient: Michel Therrien n’était plus là.

Sauf qu’ils ont offert une performanc­e égale à celle des dernières semaines. Sans conviction.

LOURDE MACHINE

La lourde machine des Jets n’a pas tardé à profiter d’une équipe timide et pas très déterminée à compétitio­nner, pour s’imposer, confirmant encore une fois que le Canadien souffre d’un sérieux complexe d’infériorit­é face aux équipes imposantes.

Dans son bureau après le match, Julien a vite réalisé qu’on est loin de la coupe aux lèvres et que si la tendance se maintient, cette équipe pourrait se retrouver dans une situation plutôt inquiétant­e.

C’est là que Marc Bergevin, l’architecte de cette organisati­on, doit intervenir. Il a posé un premier geste qui était nécessaire. Maintenant, il doit passer à la phase deux. Celle de donner plus de punch à des effectifs qui, depuis le 12 novembre 2016, appartienn­ent au dernier tiers des équipes du circuit. Un dossier de 18-19-7. Donc, 18 victoires et 26 défaites.

Bon, Carey Price n’a pas été à la hauteur. D’accord. Mais, Price n’est pas l’unique responsabl­e de ce deuxième effondre- ment en deux ans. Il y a un problème avec le personnel des joueurs. De 13-1-1 à la mi-novembre à 31-20-8 avant d’affronter les Rangers de New York ce soir, il y a de quoi inviter le directeur général à une profonde réflexion.

Therrien a payé la note. C’est ainsi que ça se passe dans le monde du sport.

Sauf que c’est le boulot du directeur général de s’assurer qu’il a tous les éléments en place pour remettre l’équipe sur les rails, mais ce qu’on voit depuis quelques semaines, ce n’est pas très rassurant.

Dans son point de presse pour annoncer l’embauche de Claude Julien, Bergevin a dit qu’il n’hypothéque­rait pas l’avenir de son organisati­on pour un joueur de location et sur ce plan, il a entièremen­t raison.

SERGACHEV : L’OPTION ?

Mais, s’il avait à échanger Mikhaïl Sergachev pour compléter une transactio­n lui permettant d’acquérir un joueur de centre de haut niveau, un centre que convoite le Canadien depuis des lunes, devrait-il hésiter? Y a-t-il un intouchabl­e au sein de son organisati­on? Non. Il n’y a aucun intouchabl­e dans une formation en raison des contrats et des privilèges que possèdent les patineurs. On pourrait penser que Carey Price est un intouchabl­e, mais ce n’est pas Bergevin qui va en décider ainsi. C’est Price qui a la réponse. L’an prochain, il disputera la dernière année de son contrat. Lui seul choisira son équipe. L’argent n’influencer­a pas sa décision car il obtiendra ce qu’il convoite peu importe les équipes qui flirteront avec lui. La question est de savoir quelle formation lui offrira les plus belles perspectiv­es de réussite. John Tavares, des Islanders de New York, se retrouve dans la même situation. L’an dernier, Steven Stamkos a choisi le Lightning de Tampa Bay. Bergevin est un directeur général qui ne craint pas de jouer all-in, sinon il n’aurait pas échangé P.K. Subban, l’été dernier, pour un vétéran défenseur, Shea Weber, qui n’est pas aussi étincelant qu’en début de saison. Donc, le temps est venu de tenter un coup fumant. Le Canadien présente le pire bilan de toutes les équipes de la Ligue nationale au cours des 10 derniers matchs: 2-7-1. C’est un point de moins (3-7-0) que l’avalanche du Colorado. Outch…

 ??  ?? Claude Julien
Claude Julien

Newspapers in French

Newspapers from Canada