EXTRAIT
«Cette fois j’avais terriblement peur, oui: des gerbes de feu crachées par les canons, de notre cuisine qui oscillait, des éclatements, des cris, des mines qu’on entendait sauter dans le port, des maisons éventrées, de la mitraille sur les trains, des titres alarmants de la presse, du déferlement des chasseurs ennemis sur les Ardennes, comme une vague immense qui semblait prête à engloutir le pays en entier et notre pauvre ville d’un jour à l’autre. J’avais peur que mes enfants meurent, que Louis meure, que je meure moi aussi, que notre famille, notre avenir s’effondrent, mais je n’ai rien dévoilé.»
— Valérie Tong Cuong, Par amour