42 millions $ perdus
Résidents des CHSLD et patients d’hôpitaux ont laissé cette dette en 2015-2016
Les mauvais payeurs ont fait perdre quelque 42 millions $ Aux établissements de santé du Québec en 2015-2016, A Appris Le Journal.
Ces sommes ont été inscrites comme créances douteuses, soit les sommes «que les établissements prévoient ne pas recouvrer», explique la porte-parole du ministère de la Santé Noémie Vanheuverzwijn.
La fusion des établissements de santé en divers CISSS et CIUSSS en 2015 permet pour la première fois d’avoir un portrait plus global de la situation.
La majeure partie des mauvaises créances concerne les loyers impayés par les utilisateurs à long terme du réseau, principalement les personnes âgées et les jeunes en difficulté.
LOYER DIFFICILE À ASSUMER
Ainsi, les personnes hébergées dans les CHSLD et les centres de réadaptation de la province ont été incapables d’acquitter une somme de 8 millions $ en loyers impayés. D’ailleurs, le directeur général du Regroupement provincial des comités des usagers, Pierre Blain, raconte que certains CHSLD demandent désormais aux enfants des résidents de se porter garants.
À l’inverse, ce sont parfois les enfants «qui vident les comptes», souligne-t-il, laissant leurs parents dans l’indi- gence.
Au CIUSSS de l’est-de-l’île-de-montréal, le seul qui ait accepté de s’expliquer sur ce sujet délicat, la porte-parole explique que le processus pour récupérer les sommes dues comporte trois rappels à l’usager avant de confier le dossier à une agence de recouvrement.
Elle souligne toutefois que les mauvaises créances de 2,3 millions $ pour le CIUSSS de l’est en 2015-2016 représen- tent uniquement 2 % des revenus.
SITUATION DÉLICATE
«On met en place des incitatifs pour payer les dettes, explique l’agente d’information Catherine Dion. Cependant, si, malgré ces incitatifs, aucun paiement n’a été fait, on ne mettra jamais personne à la porte.»
Idem pour les patients qui se présentent dans les hôpitaux et qui ne paient pas leur chambre, par exemple dans le cas d’étrangers ( voir encadré).
«On ne peut pas ne pas soigner quelqu’un, souligne Catherine Dion. On incite les gens à payer, c’est sûr, mais on ne laissera pas un malade sur le bord de la porte parce qu’on pense qu’il ne paiera pas.»