Le Journal de Quebec

Quand les morts reviennent hanter les propriétai­res

- Ghislain Larochelle

Vous venez d’emménager dans la maison de vos rêves quand l’un de vos nouveaux voisins vous révèle un terrible secret.

Il y a quelques années, votre nouveau logis aurait été le théâtre d’un meurtre suivi d’un suicide. C’est ce que confirment les titres des vieux journaux, ainsi que les autorités policières.

Durant les jours qui suivent, vous entendez diverses rumeurs qui courent dans le quartier. D’ailleurs, vos enfants apprennent le secret de la bouche de camarades d’école. Rapidement, ils n’arrivent plus à dormir et s’imaginent (du moins, vous croyez qu’ils s’imaginent) voir des objets bouger dans la maison. Vous aussi, aux prises avec la sensation grandissan­te qu’un spectre tourmenté vous chatouille les orteils, vous en venez à mal dormir.

Fort heureuseme­nt pour vous, à en croire les lois de la physique, il y a de fortes chances que ce soit votre imaginatio­n qui vous joue des tours.

N’empêche, l’ancien propriétai­re aurait dû vous mettre au courant quant au macabre passé de votre nouveau domicile, puisque telle était son obligation.

LA DÉCLARATIO­N DE MORT VIOLENTE

Lorsqu’un décès violent (meurtre, suicide ou accident) survient dans une maison ou même sur son terrain, il est de l’obligation du propriétai­re de déclarer ce genre d’événement à d’éventuels acheteurs, et ce, avant même de signer tout contrat de vente.

En cas d’omission, l’acheteur qui par la suite découvrira­it un passé trouble pourrait entamer des poursuites, ou même demander l’annulation de la vente ainsi que le remboursem­ent des frais qu’il aurait dû débourser. Autrement dit, toute omission de déclarer une mort violente est considérée comme un vice caché.

LE CAS DU LOCATAIRE

Cette règle ne s’applique cependant pas aux logements locatifs, qu’il s’agisse d’appartemen­ts ou de maisons. Si vous êtes locataire et que ce genre de détail vous interpelle, il est de votre responsabi­lité de demander au propriétai­re.

Il faut aussi savoir que la survenue antérieure d’une mort violente dans le logement que vous occupez ne peut pas être considérée comme un motif valable pour résilier votre bail. Dans l’éventualit­é où la situation vous serait insupporta­ble, la Régie du logement ne sera d’aucun recours. Tentez plutôt de vous entendre à l’amiable avec votre propriétai­re.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada