Pas de gourous, svp !
J’ai déjà émis des doutes sur la pertinence de créer un institut national d’excellence en éducation. La réplique de Martin Maltais, professeur à L’UQAR, aux chroniques de Francis Vailles sur le décrochage scolaire et le similibulletin d’égide Royer, professeur à l’université Laval, sur l’action gouvernementale en éducation ont accru mes réticences.
IMBU DE SA VÉRITÉ
Maltais, qui est mandaté par le ministre pour le conseiller sur la mise en oeuvre d’un éventuel institut, a mené une charge contre les supposés faux débats qui sont en fait des opinions différentes de la sienne même si elles s’abreuvent aux mêmes sources.
Quant à Royer, qui fait plus souvent dans l’opinion que dans le rapport scientifique, son bulletin contre les libéraux est acrimonieux et reflète surtout ses frustrations de ne pas avoir vu ces derniers foncer tête baissée dans ses lubies.
Ce n’est pas la première fois que le ton sentencieux de chercheurs universitaires m’exaspère. Les débats sur le renouveau pédagogique m’avaient donné l’occasion de me frotter à l’impétuosité de chercheurs aux conclusions diamétralement opposées qui s’ingéniaient à pourfendre le point de vue des autres et à imposer le leur.
J’ai surtout retenu que l’éducation n’est pas une science exacte et que sa pratique constitue aussi un art.
CONFLIT D’INTÉRÊTS
Sans nier l’apport de la recherche dans l’avancement de l’éducation, il serait erroné de croire à une seule bonne manière de faire. Il serait ainsi dommageable d’étouffer le point de vue contraire en s’abritant derrière des arguties scientifiques questionnables.
Les enseignants québécois ne sont pas les seuls à avoir des appréhensions à l’égard d’un institut qui deviendrait contraignant si dominé par une tendance. Les éducateurs français nourrissent les mêmes malaises relativement à leur observatoire national en craignant que certaines approches soient sous-estimées.
Contrairement à Royer, je donne la note parfaite au ministre pour sa retenue dans la création d’un institut.