Le Journal de Quebec

IMPERTURBA­BLE CROATIE

Le pays d’europe centrale revient de l’arrière et se qualifie pour la finale du Mondial pour la première fois

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MOSCOU | (AFP) Comme on se retrouve. La Croatie, renversant­e et héroïque, a battu l’angleterre 2 à 1 en prolongati­on en demi-finale du Mondial 2018 pour s’offrir la première finale de son histoire hier.

Les Croates affrontero­nt les Français dimanche, 20 ans après une demi-finale d’anthologie entre les deux pays.

La France partira avec l’étiquette de favorite, d’autant plus qu’elle aura eu un jour de récupérati­on de plus et 30 minutes de jeu en moins lors de leur victoire 1 à 0 contre la Belgique, mardi.

Au total, les Croates ont disputé trois prolongati­ons en huitièmes, en quarts et en demi-finale, soit l’équivalent d’un match supplément­aire en 10 jours.

Mais emmenés par leur formidable capitaine Luka Modric et qualifiés grâce à des buts d’ivan Perisic (68e) et de Mario Mandzukic (109e), ils promettent de vendre chèrement leur peau.

L’angleterre, qui avait ouvert le score par Kieran Trippier sur un coup franc (5e), l’a appris à ses dépens.

Même émoussés physiqueme­nt par des prolongati­ons en huitièmes contre le Danemark, puis en quarts contre le pays hôte russe, avec en supplément des tirs au but dans les deux cas, les « Vatreni » n’ont jamais baissé les bras, géré au mieux temps forts et temps faibles... Et ils ont surpris les Anglais, qui se voyaient peut-être un peu tôt déjà qualifiés pour la deuxième finale de leur histoire, après celle gagnée à domicile en 1966.

L’EXPÉRIENCE A PARLÉ

Il faut dire que ces derniers avaient parfaiteme­nt débuté la rencontre : jolie roulette de Jesse Lingard, passe dans le bon tempo pour Dele Alli et le capitaine croate Luka Modric qui fait faute à l’entrée de sa surface. Cinq minutes de jeu, coup franc direct de Kieran Trippier, but.

Mais pendant que Jesse Lingard manquait le cadre sur un caviar de Harry Kane (35e) et que ce dernier perdait son faceà-face avec Danijel Subasic avant d’être signalé hors jeu (30e), l’expérience de la Croatie, deux ans plus âgée en moyenne que son adversaire, a fini par faire son oeuvre. Et le physique est revenu.

Menaçants en fin de première période, les Croates ont confié leur sort à quelques individual­ités. C’est ainsi qu’ivan Perisic a jailli devant Walker pour expédier acrobatiqu­ement un centre de Sime Vrsaljko dans le but anglais (68e).

MANDZUKIC TRANCHE

Le même Perisic a trouvé le poteau quatre minutes plus tard, pendant que l’arrière-garde anglaise était en pleine panique et avant que le vieux grognard, Mario Mandzukic, qui venait de perdre deux duels devant Pickford (83e, 105e), n’échappe la surveillan­ce de la brigade défensive anglaise et ne libère les spectateur­s croates (109e).

« C’est incroyable, a réagi Mandzukic après la rencontre, sur Bein Sports. Ce n’est pas vraiment un miracle, on a accompli quelque chose que seuls les grands joueurs peuvent accomplir. On a joué avec le coeur. »

Entre-temps, le latéral Vrsaljko, qui était sorti sur blessure face à la Russie et était un temps incertain, avait trouvé le moyen de repousser de la tête et sur sa ligne une tête superbe du défenseur de Manchester City John Stones (99e).

« On est dégoûtés, a déploré Harry Kane au coup de sifflet final, sur Bein Sports. Ça fait mal, ça fait vraiment mal. Ça va faire mal pendant un moment, évidemment. On va garder la tête haute. C’était un voyage incroyable, on est allés plus loin que personne ne le pensait. »

FINALE MÉRITÉE

Si la défaite des Anglais est aussi cruelle que porteuse d’espoirs, les Croates ont amplement mérité cette première finale de leur histoire.

En 1998, la génération Davor Suker, actuel président de la fédération croate, avait terminé à la troisième place de la Coupe du monde 1998 après une défaite 2 à 1 en demi-finale contre la France.

Aller un cran plus loin est déjà une consécrati­on pour la génération de Luka Modric, plus que jamais prétendant à un premier Ballon d’or. Mais la Croatie visera sans doute encore un cran plus haut, dimanche, dans le même stade Loujniki de Moscou. En souvenir cette cruelle défaite en demi-finale.

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Après s’être faufilé entre deux défenseurs anglais, le Croate Mario Mandzukic a inscrit le but victorieux durant la prolongati­on. Les gagnants ont affiché de beaux sourires (en mortaise) après le match.

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