Des gens d’affaires ne veulent pas jouer à la police
Les commerçants montréalais ne veulent pas jouer à la police du masque lorsque le port de celui-ci sera obligatoire dans leurs établissements.
« Ce n’est pas notre rôle, on ne veut pas se retrouver à être des policiers », affirme Jean-françois Belleau, directeur des relations gouvernementales pour le Conseil canadien du commerce de détail.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, n’a pas dit qui serait responsable de l’application de ce règlement.
« Va-t-on demander aux commerçants de jouer la police dans les magasins ou c’est les forces de l’ordre qui vont le faire ? On l’a vu avec le lavage de mains obligatoire et le contrôle à l’entrée, il y a quand même des limites à ce qu’un commis de 17 ou 18 ans est capable de faire respecter à des clients, disons, récalcitrants », dit M. Belleau.
Bien qu’il soit inquiet de l’application du règlement, il n’en conteste pas la validité et souhaite pouvoir travailler avec la Ville. Le Conseil, qui représente aussi des gens d’affaires ontariens, a été consulté pour l’élaboration d’un règlement semblable qui entrait en vigueur à Toronto hier.
TRAVERSER LE PONT
M. Belleau est aussi préoccupé par les iniquités qui existeront entre les régions si le port du masque n’est obligatoire qu’à Montréal.
« Quelqu’un qui n’a pas le goût de faire son épicerie masqué, il a juste à prendre sa voiture et à traverser le pont, a-t-il donné en exemple. La disparité entre Montréal et la Rive-sud et la Rive-nord, ça pose un sérieux problème. On va imposer une expérience de magasinage X sur l’île de Montréal [et pas ailleurs]. »
DES EXEMPTIONS ?
Certains types de commerce espèrent profiter d’une exemption, dont des salles d’entraînement, qui estiment que leur clientèle n’a pas envie de faire de l’activité physique masquée.
« [Il y aura] une vague de gens qui ne pourront pas revenir dans nos gyms. Ça va causer d’autres problèmes », estime la vice-présidente d’énergie Cardio, Eveline Canape.
« Depuis l’ouverture, on respecte les mesures sanitaires, comme le nettoyage des surfaces et la distanciation sociale, et c’est ce qui fait la différence », a-t-elle ajouté.