Juin est le mois de la fierté LGBTQ+...
Juin, le mois de la fierté LGBTQ+
Le 15 mai dernier, afin de souligner la journée de lutte contre l’homophobie, les autorités de la BFC Bagotville ont hissé au mât à l’entrée de la base le drapeau multicolore de la fierté.
Le drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel est reconnu depuis la fin des années 70 comme symbole universel des communautés LGBTQ+ et c’était la première fois qu’il était accroché au mât de la base.
Cet événement est survenu quelques semaines à peine avant le début du mois de juin, qui est considéré comme le mois de la fierté un peu partout dans le monde en souvenir des émeutes de Stonewall. Survenus en juin 1969, à New York, ces affrontements entre les policiers et les militants gais sont aujourd’hui considérés comme le début de la lutte pour les droits des personnes gais, lesbiennes et transgenres aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
Si le drapeau a été hissé à Bagotville, c’est grâce aux démarches entreprises par M. Jean-Luc Veillette, un employé civil de la base qui fait partie de plusieurs comités d’équité en emploi et coordonne régulièrement les participations de la BFC Bagotville aux événements nationaux et régionaux de la fierté.
Même s’il admet que les choses ont bien changé depuis 1969 et au cours des dernières années, M. Veillette dit qu’il a n’a pas été simple de faire flotter le drapeau. « J’ai dû travailler fort pour la levée du drapeau. Non pas que les autorités locales n’ont pas collaboré, mais en l’absence de directives claires de la part des autorités supérieures, il a fallu y mettre le temps », explique Jean-Luc Veillette, qui affirme d’ailleurs que des directives devraient être émises au cours des prochains mois pour que toutes les bases qui le désirent puissent procéder à la cérémonie l’an prochain.
Diffusée et reprise sur les réseaux sociaux, la cérémonie a reçu des dizaines de commentaires, tous positifs.
Localement, les initiatives de lutte contre l’homophobie et la transphobie font partie des programmes d’équité en emploi. « Il n’existe pas de comité ou d’organisation particulière à Bagotville, mais il y a des programmes et des comités au niveau national qui sont soutenus localement », explique M. Veillette.
« Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de membres de la communauté militaire gais, lesbiennes ou transgenres, mais je crois que les choses se passent plutôt bien pour eux ici. Malgré tout, je connais des militaires et des employés civils qui ont encore une double vie, qui n’osent pas parler de leur conjoint ou du fait qu’ils sont gais. En ce qui me concerne, je n’ai jamais fait l’objet de discrimination au travail et je crois que pour la plupart de ceux qui sont ouverts sur leur situation, c’est la même chose », ajoute celui qui sert souvent de point de contact pour les différentes activités LGBTQ+.
Par le passé, les choses n’ont pas toujours été faciles pour les membres des Forces armées canadiennes, qui ont été ostracisés ou ont carrément perdu leur emploi. À la suite d’un recours collectif et des excuses du premier ministre et du chef d’Étatmajor de la Défense, de nombreuses initiatives ont été mises en place pour changer les choses. Au cours de la dernière année, des centaines d’ex-militaires ont reçu des lettres d’excuses, des médailles et même des sommes d’argent pour compenser les torts qui leur ont été causés au cours de ces années difficiles.
« Je ne sais pas pourquoi les gens se cachent encore. Je veux leur dire que les choses ont beaucoup changé et qu’on peut vivre sans se cacher », conclut Jean-Luc Veillette.