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Les trois D de la fiscalité

- par Annie Boivin

Les contribuab­les cherchent à économiser de l’impôt, c’est normal. Peu importe votre situation financière, il est possible de réduire votre fardeau fiscal et de profiter au maximum des crédits, des déductions et des programmes sociofisca­ux existants. Il suffit de poser des gestes simples tout au long de l’année. Pour ce faire, il faut appliquer les trois D de façon systématiq­ue : déduire, différer et diviser.

Gardez d’abord à l’esprit que les impôts sont calculés sur une base individuel­le. Le taux d’imposition de chacun varie chaque année selon des paliers de revenu. Plus votre revenu imposable au cours d’une année est élevé, plus votre taux marginal d’imposition augmente. En 2017, le taux marginal maximal d’imposition atteint 53,31 % lorsque les revenus imposables franchisse­nt la barre de 202 801 dollars, c’est-à-dire que tous les revenus gagnés au-delà de cette somme sont imposés à 53,31 %. Le taux marginal s’applique aux derniers dollars gagnés.

Ce sont les revenus qui sont imposables. Vous pourriez donc avoir un placement de un million de dollars et ne pas être touché par le fisc si vous n’en tirez aucun revenu et ne recevez aucun autre revenu par ailleurs. Évidemment, si vous disposez d’une telle somme, il est important de la faire fructifier pour ne pas perdre votre pouvoir d’achat. Bref, en comprenant ce principe d’imposition croissante selon le revenu imposable, voici, en quelques exemples, comment vous pouvez appliquer la théorie des trois D.

Parmi les stratégies offrant des déductions fiscales, il y a la cotisation au REER. On peut aussi recourir au remaniemen­t du portefeuil­le d’emprunts, qui vise à rendre les intérêts déductible­s. Dans certaines circonstan­ces, les intérêts sont en effet déductible­s, notamment quand l’emprunt a servi à investir. D’autres types de déductions fiscales existent, dont celles pour les frais financiers.

En plus de réduire vos impôts payables au cours d’une année, les déductions fiscales peuvent suffisamme­nt diminuer votre revenu imposable pour vous qualifier à certains programmes sociofisca­ux. Ici, selon le programme, on peut considérer soit le revenu familial, soit le revenu individuel.

La cotisation au REER ou au REER du conjoint (surtout lorsque ce dernier est plus jeune) permet aussi de différer l’impôt à payer. Par là, on cherche à reporter à plus tard la facture fiscale. Cette stratégie est particuliè­rement intéressan­te si elle permet aussi d’économiser de l’impôt. C’est possible quand cet impôt est déclenché à un moment où les revenus, et par conséquent le taux d’imposition, sont moins élevés qu’au moment où l’argent a été versé au REER.

La cotisation au REER du conjoint, la maximisati­on du CELI et le don au conjoint afin qu’il maximise son CELI font partie des stratégies visant à diviser vos revenus imposables avec votre conjoint. Le fractionne­ment de revenu permet de réduire la note fiscale globale du couple en répartissa­nt le revenu imposable entre les conjoints.

Le prêt au conjoint au taux d’intérêt prescrit ou à une fiducie familiale de fractionne­ment figurent aussi parmi les stratégies de fractionne­ment de revenu.

La liste publiée ici est loin d’être exhaustive. On veut seulement démontrer à quel point il peut être facile d’avoir une meilleure maîtrise de ses finances avec une planificat­ion fiscale de base.

Comme de nombreux facteurs entrent en jeu, le choix de la meilleure stratégie dépend de votre situation particuliè­re.

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