LE FEU SAUVAGE DE L’ESPACE
Les virus aussi sont dans la mire des agences spatiales. Parmi eux figurent les huit virus de la famille des Herpesviridae (dont ceux de la varicelle et du feu sauvage), que de 70 à 95 % de la population a déjà contractés et qui demeurent en latence dans le corps. Des experts de la NASA ont analysé la salive et l’urine de 112 astronautes ayant participé à de courtes ou de longues missions. Ils ont trouvé des virus réactivés chez plus de la moitié d’entre eux et la charge virale augmente avec la durée du séjour, révèle leur article publié dans FrontiersinMicrobiology. La production accrue d’hormones de stress réduit l’immunité cellulaire : les cellules qui éliminent habituellement les virus sont moins efficaces. Les pathogènes en profitent. Le rayonnement cosmique, la faible gravité, l’accélération incroyable au décollage font partie des stresseurs auxquels le corps d’un astronaute est soumis, en plus de l’isolement et de la perturbation des cycles de sommeil naturels, selon les auteurs. Seuls six astronautes ont toutefois présenté des symptômes mineurs, dont une lésion attribuable à l’herpès buccal.