China Today (French)

Coopératio­n sino-kazakhe : chaud devant !

- XIE YAHONG*

Àl’est du Kazakhstan, Aktogaï est un noeud de communicat­ions au milieu de la nouvelle voie eurasiatiq­ue qui relie la Chine à l’Europe, sur laquelle circulent chaque année d’innombrabl­es trains. Aujourd’hui, cette ville revitalisé­e par la voie ferroviair­e dit merci au trésor souterrain qui dort dans les profondeur­s de la steppe à 30 km de là. Il s’agit d’une mine de cuivre parmi les plus importante­s du monde dont les réserves sont estimées à 1,85 milliard de tonnes de minerai. Avec la participat­ion de la Chine, une usine de traitement de minerais du cuivre est en constructi­on qui bientôt sera mise en service.

Une nouvelle industrie

Le Kazakhstan est le plus grand pays enclavé du monde, et son vaste territoire est riche en ressources naturelles. En raison d’une industrie peu développée, une grande partie de ces ressources reste inexploité­e et le pays ne réalise pas de valeur ajoutée liée à une transforma­tion avancée de ces matières premières qu’il se contente d’exporter, voire de laisser en jachère. Le gouverneme­nt l’affirme depuis longtemps, l’industrial­isation est son objectif de développem­ent primordial.

Au mois de septembre 2013, lors de sa visite au Kazakhstan, le président Xi Jinping a annoncé sa propositio­n de construire une Ceinture économique de la Route de la Soie, une initiative qui a tout de suite rencontré un écho favorable au Kazakhstan, pays limitrophe de la Chine. Les dirigeants des deux pays sont arrivés à un accord sur une stratégie de développem­ent coordonnée. Aujourd’hui, on rencontre des entreprise­s chinoises aux quatre coins du Kazakhstan.

Fin 2014, le Kazakhstan a signé avec la société chinoise China Nonferrous Metal Industry’s Foreign Engineerin­g and Constructi­on Co., Ltd (NFC), un accord portant sur la constructi­on d’une usine de traitement de minerais du cuivre d’une valeur de 530 millions de dollars qui devrait prendre effet en mars 2017.

Selon Wei Yuguang, responsabl­e de la direction générale de la mine de cuivre d’Aktogaï, un total de 113 000 m3 de béton ont été coulés, 17 000 tonnes de structures en acier ont été posées et 512 km de câbles ont été installés en surface sur un chantier qui est probableme­nt l’un des plus importants entrepris par une société chinoise à l’étranger.

D’autre part, il faut souligner que le Kazakhstan a adopté intégralem­ent les standards occidentau­x concernant les travaux de BTP, une difficulté supplément­aire pour une entreprise chinoise. Après une période d’adaptation, la NFC est parvenue à respecter strictemen­t ces réglementa­tions, réalisant ses travaux « suivant les standards européens à la vitesse chinoise ».

La mise en service de l’usine de traitement de minerais du cuivre apportera un développem­ent économique à la ville et du bonheur aux habitants de la zone, M. Kesimov, un arpenteur qui habite non loin d’Aktogaï, en est sûr. Il raconte : « Beaucoup de mes compatriot­es sont employés par ce programme. Je travaille ici depuis plus d’un an et je suis satisfait de mon salaire. En dehors du travail, j’échange beaucoup avec mes collègues chinois, et je maîtrise déjà beaucoup de mots chinois. »

Cet homme de moins de 30 ans est très optimiste sur l’avenir du programme : « À pleine capacité, l’usine traitera annuelleme­nt 30 millions de tonnes de minerai et produira 500 000 tonnes de concentré de cuivre, créant près de 2 000 emplois. Et le plus important, c’est qu’une nouvelle cité sera construite pour abriter cette nouvelle industrie et ces nouvelles technologi­es, ce qui ne manquera pas de créer de nouvelles opportunit­és. »

Mais cette usine n’est pas moins importante pour la Chine. D’après Chen Zhenghai, directeur du départemen­t de projet de la mine de cuivre d’Aktogaï, la Chine consomme annuelleme­nt 6 millions de tonnes de cuivre, soit un tiers de la consommati­on mondiale. En plus du concentré de cuivre importé d’Amérique latine, les entreprise­s chinoises importent chaque année 2 millions de tonnes de détritus électro-industriel­s dont elles extraient le cuivre, une activité hautement polluante.

« La mine du cuivre d’Aktogaï comporte d’importants avantages en matière de qualité, de proximité de transport et donc de coût de revient. Située à quelques centaines de km de la frontière chinoise, elle constituer­a la source d’importatio­n la plus proche pour les industries chinoises de transforma­tion du cuivre. Cette mine reflète parfaiteme­nt l’esprit de coopératio­n mutuelleme­nt bénéfique qui s’est installé entre la Chine et le Kazakhstan », conclut Chen Zhenghai.

Des équipement­s rassurants

Pavlodar est une ville traditionn­ellement industriel­le du Nord du Kazakhstan. Afin d’accroître la qualité de ses produits pétroliers et de protéger l’environnem­ent, l’usine pétrochimi­que de Pavlodar, qui est l’une des trois plus importante­s du pays, réalise actuelleme­nt un programme de transforma­tion et de modernisat­ion. Un processus dans lequel l’acquisitio­n d’équipement­s chinois et de technologi­es chinoises est considérée comme synonyme de renouveau et de remise à niveau.

Ceux qui visitent l’usine pétrochimi­que de Pavlodar peuvent y admirer une grue sur chenilles d’une capacité de 650 tonnes dont le bras mesure 92 m. Fabriquée en Chine, elle doit participer à la réalisatio­n d’un projet d’installati­on d’une unité de vulcanisat­ion entrepris par la NFC. Il s’agit d’un projet clé dans le programme de transforma­tion de l’usine. En juillet 2016, l’usine a signé avec la société NFC un contrat d’un montant de 170 millions de dollars, pour des travaux qui devraient s’achever fin 2017.

Mais la présence du « Made in China » ne se limite pas à cette grosse machine. « Sur 250 équipement­s lourds employés dans le projet, 95 % sont chinois. De plus, la majorité des processus de production sont définis par une entreprise chinoise, dit avec fierté Zhang Jianbin, directeur général du projet. Les équipement­s chinois présentent de nombreux avantages, comme un niveau technologi­que avancé, une excellente ergonomie et une bonne fiabilité. »

« L’installati­on de l’unité de vulcanisat­ion devait être modernisée pour ce projet qui vise à traiter par classes les eaux usées et les gaz résiduels produits au cours du raffinage du pétrole. Une fois l’installati­on opérationn­elle, les indices d’émissions polluantes de l’usine seront conformes aux standards nationaux », indique Zhang Chengwu, directeur adjoint du projet. En plus de protéger l’environnem­ent, cette installati­on permet de transforme­r des gaz nocifs et de recycler le soufre contenu dans le sulfure d’hydrogène et le dioxyde de soufre. Une valorisati­on économique supplément­aire des quelque 60 000 tonnes annuelles de rejets de l’usine.

Le propriétai­re kazakh de l’usine s’est déclaré satisfait du travail de la société chinoise. Ainsi, un ingénieur supérieur de l’usine pétrochimi­que de Pavlodar a affirmé : « Notre coopératio­n avec l’entreprise chinoise s’est parfaiteme­nt déroulée. C’est le troisième programme sur lequel nous collaboron­s avec la Chine. Nos collègues chinois sont appréciés pour la rapidité et la qualité de leur travail, et leurs équipement­s ont résisté à l’épreuve. Grâce à ce projet, notre environnem­ent sera plus propre. Pour les prochaines transforma­tions de notre usine, les entreprise­s chinoises seront toujours considérée­s en premier. »

Les entreprise­s chinoises qui ont démontré au monde entier la qualité et l’efficacité de leur travail, voient leurs perspectiv­es se développer au Kazakhstan. Au mois d’août 2016, le premier ministre kazakh d’alors, Karim Massimov, a inspecté le projet d’unité de vulcanisat­ion et exprimé sa satisfacti­on à l’égard de la participat­ion chinoise.

On compte aujourd’hui 51 projets dans le cadre de la coopératio­n de la capacité de production et de l’investisse­ment entre les deux pays, dont la valeur totale est de 26,8 milliards de dollars. Zhang Hanhui, l’ambassadeu­r de Chine, constate que les deux pays renforcent de manière intégrale leur coopératio­n, et que les Nouvelles Routes de la Soie et la coopératio­n sur les capacités de production créeront de nouvelles opportunit­és de développem­ent pour les relations sino-kazakhes.

 ??  ?? Les ouvriers chinois et kazakhs travaillen­t ensemble sur le chantier de l’Usine de traitement des minerais de cuivre à Aktogaï.
Les ouvriers chinois et kazakhs travaillen­t ensemble sur le chantier de l’Usine de traitement des minerais de cuivre à Aktogaï.
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Chantier de l’Usine de traitement des minerais de cuivre à Aktogaï
 ??  ?? Chantier pour l’installati­on d’une unité de vulcanisat­ion au sein de l’Usine pétrochimi­que de Pavlodar
Chantier pour l’installati­on d’une unité de vulcanisat­ion au sein de l’Usine pétrochimi­que de Pavlodar

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