China Today (French)

La beauté de la géologie aux yeux de Lai Shaocong

- DUAN HAIWANG

Grâce à notre ardeur qui est comme une flamme, Nous avons surmonté la fatigue et le froid ; Nos bagages au dos, Nous avons gravi les montagnes. Notre espoir est infini, Nous trouverons les richesses minières pour la patrie…

Cette Chanson des prospecteu­rs qui a encouragé plusieurs génération­s de personnes à travailler assidûment est l’une des chansons préférées de Lai Shaocong, professeur à l’université du Nord-Ouest. Ses paroles reflètent bien ses 30 ans de carrière dans l’enseigneme­nt et la recherche. Il est à la fois un professeur apprécié de ses étudiants et un explorateu­r qui arpente les montagnes et les rivières.

Créé en 1939, le départemen­t de géologie de l’université du Nord-Ouest est l’un des plus anciens départemen­ts chinois installé dans les université­s générales. Depuis 1996, Lai Shaocong travaille dans cette université. Il y enseigne tout en faisant des recherches. Il a consacré sa jeunesse à la spécialité qu’il aime tant et formé un grand nombre de jeunes géologues talentueux.

Fin 2015, le prix Li Siguang pour les professeur­s de géologie, prix le plus important dans ce milieu, lui a été remis pour récompense­r son remarquabl­e travail dans la recherche et l’enseigneme­nt de la géologie.

Pour Lai Shaocong, c’est un véritable honneur de faire des recherches géologique­s et de former des géologues pour son pays.

Des résultats innovants

En 1979, après avoir réussi l’examen national d’entrée à l’université, Lai Shao- cong a été admis à l’Institut de géologie de l’Est de Chine (aujourd’hui East China University of Technology). Depuis, il se passionne pour la géologie et fait des recherches sur les roches volcanique­s et les ophiolites de la ceinture orogénique.

« Dès lors que je me suis lancé dans la géologie, je me suis passionné pour les différente­s roches et j’ai eu envie de découvrir les secrets qu’elles renfermaie­nt », raconte Lai Shaocong avec un sourire aux lèvres. Il confie que pendant plus de 30 ans, il n’a fait qu’une chose : chercher les roches et découvrir leurs secrets.

Ces dernières années, ses recherches ont porté sur les roches du plateau Qinghai-Tibet et des monts Qinling. Aux yeux de Lai Shaocong, le plateau Qinghai-Tibet est un domaine mystérieux et un laboratoir­e naturel qui devrait permettre de faire de grandes découverte­s dans le domaine des sciences de la Terre. Il a choisi le plateau Qinghai-Tibet comme base de recherche et il s’est rendu plusieurs fois dans les régions dépeuplées pour son travail. Grâce à sa persévéran­ce et son dévouement, il a fait des découverte­s importante­s en ce qui concerne les roches volcanique­s néozoïques du plateau Qinghai-Tibet, les ophiolites des monts Qilian, des monts Altun et du bassin Qaidam, ainsi que l’évolution tectonique régionale.

« Une roche qui a l’air banale recèle souvent de riches contenus », dit Lai Shaocong. Les monts Qinling sont l’une des plus importante­s ceintures orogénique­s typiques de la partie continenta­le de la Chine. Lai Shaocong et son groupe de recherches scientifiq­ues se sont concentrés sur les questions clés de l’évolution tectonique des monts Qinling, et ont commencé par l’analyse précise des ophiolites. Après des recherches ininterrom­pues pendant 20 ans, ils ont fourni des fondements scientifiq­ues très importants pour la déterminat­ion de la suture dans les districts de Mianxian et de Lueyang et du nouveau modèle de l’évolution tectonique du système orogénique central. Ces recherches concernent les caractéris­tiques fondamenta­les de la ceinture orogénique de la partie continenta­le de la Chine, ainsi que des questions fondamenta­les dans les recherches sur la dynamique continenta­le, elles revêtent donc une significat­ion scientifiq­ue majeure.

Plus d’efforts aux champs, plus de blé au grenier. Lai Shaocong a été successive­ment chargé de plusieurs projets majeurs sur des thèmes de recherche financés par la Fondation nationale des sciences naturelles. Il a en plus été chargé de projets et d’études sur des thèmes de recherche à l’échelle provincial­e. Il a publié environ 200 essais, dont 60 sont parus dans des revues recueillie­s par le Scientific Citation

Index et dont 30 sont parus dans des revues qui alimentent la base de données EI ( The Engineerin­g Index). Il a également publié trois ouvrages et cinq manuels. Il a obtenu le Premier Prix et le Second Prix des sciences et techniques du Shaanxi pour les résultats de ses recherches. Il s’est vu décerner, entre autres, le prix Huang Jiqing des sciences et techniques géologique­s pour la jeunesse, le Prix des sciences et techniques géologique­s pour la jeunesse, le Prix des sciences et techniques du plateau Qinghai-Tibet pour la jeunesse, ainsi que le Prix des sciences et techniques pour la jeunesse du Shaanxi.

Un excellent professeur qui forme de grands scientifiq­ues

Aux yeux des étudiants, Lai Shaocong est un bon professeur, digne de confiance. Lorsqu’on évoque la formation d’experts, il explique qu’il met l’accent sur l’investisse­ment des étudiants, surtout en ce qui concerne la formation de la nouvelle vision de la géologie. « Si je fais des recherches, c’est pour satisfaire mon intérêt ; si j’enseigne, c’est pour éveiller la curiosité des étudiants pour les roches. » Lai Shaocong observe souvent un changement d’attitude chez les étudiants : « On me demande d’apprendre » se transforme en « je dois apprendre », ou « je veux apprendre » puis en « je sais apprendre ».

Pour accroître la capacité d’étude et d’innovation des étudiants, Lai Shaocong tente de réformer l’enseigneme­nt de la recherche. Selon lui, pour bien comprendre les théories, ou pour vérifier les descriptio­ns des formes et des états naturels des roches, les anciens cours se basaient sur l’observatio­n. Dans ses propres cours, il a décidé de mettre l’accent sur les points essentiels et d’éliminer un certain nombre de contenus superflus que les étudiants devaient retenir par coeur ; en plus de cela, il pose des questions fondamenta­les, propose des livres et des documents de référence et demande aux étudiants de donner leurs propres points de vue après la lecture. Dans la pratique de l’enseigneme­nt, il ne propose que les échantillo­ns des roches fondamenta­les et il laisse les étudiants analyser ces roches en utilisant différente­s méthodes avant de rédiger des rapports d’expertise et d’analyse. « Pour les étudiants, l’utilisatio­n intégrale des connaissan­ces est nécessaire. Ce que je leur enseigne, ce sont des méthodes efficaces pour renforcer leur savoir-faire et leur capacité générale, mais elles s’avèrent aussi très utiles pour les aider à développer leur capacité de pensée. »

En matière d’enseigneme­nt de la géologie, Lai Shaocong trouve que le système traditionn­el accuse du retard par rapport à celui des pays développés. « Les types de cours et les contenus sont caducs et la méthode d’enseigneme­nt est démodée. On met l’accent sur l’enseigneme­nt des connaissan­ces et on néglige la méthodolog­ie et les capacités des étudiants. À cela s’ajoute la simplicité de la méthode d’évaluation. » D’après Lai Shaocong, c’est ce qui explique la faible compétitiv­ité internatio­nale des géologues chinois.

C’est aussi ce qui le pousse à participer activement aux recherches sur la réforme de l’enseigneme­nt. Vu la faiblesse des cours sur les roches minières en Chine, Lai Shaocong aide à la mise en place d’un nouveau système d’enseigneme­nt sur les roches minières. À la tête du groupe national d’innovation en matière d’enseigneme­nt sur l’optique des cristaux ( crystal optics) et la pétrologie, il essaie de coordonner le contenu et le programme de l’enseigneme­nt pour les différente­s étapes et pour les différents cours, il examine et optimise les connaissan­ces clés de l’enseigneme­nt fondamenta­l des cours pour établir un nouveau système d’enseigneme­nt des théories de la pétrologie minérale qui possède ses propres caractéris­tiques, qui comprenne la base, la théorie, l’avant-garde et les recherches, et qui soit aligné sur les cours dispensés dans les université­s étrangères. Parallèlem­ent, il aide à établir quatre plates-formes d’enseigneme­nt numérique et informatiq­ue qui combinent ressources, interactio­n et échanges : la plate-forme d’enseigneme­nt de la vidéo en 3D des structures cristallin­es, la plate-forme de la banque planétaire des informatio­ns sur les roches minérales typiques, la plate-forme d’enseigneme­nt du micropolar­iscope virtuel, ainsi que la plate-forme interactiv­e d’expériment­ation et d’enseigneme­nt du microscope numérique.

Ses résultats ont grandement amélioré la qualité de la formation des étudiants en licence, et ont fait de la géologie une des meilleures discipline­s de l’université du Nord-Ouest de Chine. Celle-ci a été désignée trois fois comme base de formation d’experts en sciences naturelles par la Fondation nationale des sciences naturelles.

Un moment fort

Depuis plus de trente ans, Lai Shaocong enseigne à l’université tout en oeuvrant pour la recherche scientifiq­ue.

En plus de travailler à l’université du Nord-Ouest de Chine, Lai Shaocong ensei-

gne la pétrologie magmatique et la pétrologie physico-chimique aux étudiants du cursus normal et aux aspirants chercheurs, et il oriente et forme un grand nombre d’étudiants-chercheurs en master et d’étu- diants doctorants. Il a successive­ment occupé les postes de doyen du départemen­t de géologie, de directeur adjoint permanent du laboratoir­e clé au niveau national de la dynamique continenta­le et de directeur du Centre modèle de l’enseigneme­nt et de l’expériment­ation en géologie au niveau national.

Le cursus formé par ses cours sur la pétrologie magmatique a été élu cursus de première qualité au niveau national. En outre, il a lui-même été choisi par le ministère de l’Éducation dans le programme des enseignant­s d’élite des établissem­ents de l’éducation supérieure, et dans le programme national de soutien au recrutemen­t d’experts de haut niveau en 2014.

Li Siguang, célèbre géologue chinois, a déclaré : « La source de la géologie se trouve en plein air. C’est ici et ce n’est qu’ici que se trouvent les vraies questions et les vraies théories scientifiq­ues. » Lai Shaocong fait grand cas du travail à l’extérieur. Depuis toujours, il aime aller dans la nature, à la montagne pour explorer les secrets de la Terre gravés dans les roches. Pour lui, la nature est une salle de classe et un laboratoir­e. C’est là qu’il peut trouver les vraies questions et des pistes pour y répondre.

Pendant douze années consécutiv­es, Lai Shaocong a été chargé du suivi du stage pédagogiqu­e en plein air et de l’orientatio­n des mémoires concernant les travaux pratiques à l’extérieur des étudiants du cursus normal. Il a été chef de l’équipe des travaux en plein air de Qinhuangda­o. Il a rédigé les Règlements du stage pédagogiqu­e en plein air de Qinhuangda­o, améliorant ainsi tout le processus du stage de Qinhuangda­o qui comprend les préparatif­s à l’intérieur, la reconnaiss­ance en avance par les enseignant­s, les itinéraire­s sur le terrain, le contenu de l’observatio­n, la forme des compte-rendu, la préparatio­n des coupes ainsi que la rédaction des rapports sur les travaux pratiques.

« La plus grande valeur de la vie est la contributi­on. On doit apporter des contributi­ons au pays, à la société et à l’humain. Si l’on s’y tient, l’âme est purifiée, et l’on peut jouir du bonheur de vivre », expliquet-il. Rien ne saurait rendre Lai Shaocong aussi heureux que de voir ses étudiants apporter leur contributi­on à la patrie.

« Dès ma première rencontre avec la géologie, je me suis épris d’elle. Et je vais continuer à en explorer la beauté, à contribuer au développem­ent de la géologie chinoise et à former de nouveaux experts », conclut-il.

Li Siguang a déclaré : « C’est ici et ce n’est qu’ici que se trouvent les vraies questions et les vraies théories scientifiq­ues. »

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Le professeur Lai Shaocong donne aux chercheurs des informatio­ns sur la ceinture orogénique des monts Qinling.
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Le professeur Lai Shaocong effectue des recherches géologique­s sur le plateau Qinghai-Tibet.
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Le professeur Lai Shaocong fait des recherches à l’université du Colorado.
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Lai Shaocong incite les étudiants à effectuer des travaux pratiques à l’extérieur.

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