LES ANGES EXTERMINATEURS SONT PRÊTS À DÉGAINER
Les robots autonomes vont révolutionner la guerre”, s’excitait l’an dernier le général Mark Milley, chef d’état-major de l’armée des États-Unis. À la différence des drones traditionnels, qui nécessitent une intervention humaine pour sélectionner leur victime, ces redoutables machines pourraient décider elles-mêmes d’ouvrir le feu, sur la cible de leur choix. Doit-on laisser les grandes puissances militaires déployer leurs bataillons de soldats automatisés, au risque d’engendrer un nouveau Terminator ? Le robot russe Nerehta nous effraie déjà, équipé de sa mitrailleuse 12,7 mm ou de son lance-grenades, tandis que son compatriote humanoïde Fedor est très adroit des deux mains au tir à l’arme de poing... En Corée du Sud, la sentinelle SGR-A1, alias l’Infatigable, surveille la zone démilitarisée, en bordure de la frontière qui sépare le pays de son voisin nord-coréen. Conçue par Samsung, elle est programmée pour ouvrir le feu de son propre chef sur les intrus qui s’aventurent dans ce no man’s land. Autre pionnier de la destruction robotisée, le drone israélien Harpy a été mis au point pour survoler seul les territoires ennemis, repérer les radars au sol et les shooter en toute autonomie. L’armée française prévoit, quant à elle, de mettre en service ses propres cyberbidasses d’ici à 2021, mais assure que ceux-ci seront guidés par des soldats en chair et en os. En outre, ces maousses métalliques d’une tonne serviraient en priorité à porter les équipements ou évacuer nos blessés… Qui se seront fait tirer dessus par des robots ?