20 Minutes (Bordeaux)

Indétrônab­le Angela Merkel

Des députés français louent l’action de la chancelièr­e, favorite des législativ­es dimanche

- Vincent Vantighem

Gérard Bapt se marre. « Moi aussi, j’ai fait quatre mandats, et on n’en fait pas tout un plat ! » Sauf que ce n’est pas dans la deuxième circonscri­ption de Haute-Garonne qu’Angela Merkel se présente en grande favorite. Au pouvoir depuis 2005, la chancelièr­e CDU-CSU (conservatr­ice) devrait enquiller un quatrième règne à la tête de l’Allemagne, à l’issue des élections législativ­es, dimanche. Membre de l’ancien groupe d’amitié franco-allemande à l’Assemblée nationale, l’ex-député PS Gérard Bapt cite le côté « fruste » et « rude » de celle qui affectionn­e la soupe à la patate et la randonnée. Mais il reconnaît aisément son intelligen­ce politique. « Ella a su composer avec les sociaux-démocrates. Et regardez comment ils sont isolés aujourd’hui. Ils n’arrivent pas à sortir de son orbite… » Principal challenger face à Mutti (maman en allemand) lors de ces législativ­es, Martin Schulz a adhéré, à sa manière, à l’analyse de Gérard Bapt. Indiquant qu’il se représente­rait à la tête du parti social-démocrate en cas de défaite, il a déjà fait comprendre à tout le monde que celle-ci semblait inévitable. Sans doute parce qu’Angela Merkel incarne la stabilité si chère outre-Rhin. Celle qui répond comme personne « au désir ardent de normalité », comme le décrypte le philosophe Peter Sloterdijk. « Et puis, lâche l’exdéputé PS Razzy Hammadi, les Allemands sont d’abord soucieux du dynamisme économique. Avec Merkel, ils savent qu’ils ne seront pas déçus. »

Du « courage » politique

Le pays reste la principale puissance économique européenne et le troisième exportateu­r mondial derrière les EtatsUnis et la Chine. Mais l’avenir est plus incertain : l’industrie automobile, empêtrée dans le scandale du diesel, souffre, et la population active vieillit depuis deux décennies. C’est aussi pour cela qu’Angela Merkel a accepté, ces dernières années, d’accueillir un million de migrants à l’intérieur de ses frontières. Pour redynamise­r son pays, elle a pris un gros risque politique. C’est donc son « courage » que retient Philippe Folliot, le député LREM du Tarn, vice-président du groupe d’amitié franco-allemande jusqu’en juin. « Quand on voit toute l’histoire chez nous pour accueillir 25 000 ou 30 000 réfugiés… C’est une vraie leçon d’humanité qu’Angela Merkel nous a donnée », indique-t-il, citant Emmanuel Macron comme étant le seul « à être dans cette lignée ». Lui devra se limiter à deux mandats à l’Elysée. Mais le nombre importe-t-il ? « Un mauvais mandat, c’est long! Quatre bons mandats, c’est court », conclut Philippe Folliot.

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Angela Merkel brigue un quatrième mandat à la tête de l’Allemagne.

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