Jugés pour avoir menacé le représentant des chasseurs
Justice Willy Schraen avait été harcelé après avoir évoqué le « piégeage des chats »
« On va venir brûler ta maison », « On va te saigner comme un goret ». Huit internautes sont convoqués, jeudi, devant la justice, pour « menaces de violence et de mort » à travers les réseaux sociaux. Ils sont soupçonnés d’avoir harcelé, en mai, le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Willy Schraen. L’audience judiciaire doit se tenir à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, dans la mesure où le plaignant est aussi conseiller municipal d’une commune du secteur. L’affaire a commencé par une interview sur le site d’un e-magazine de chasse, le 4 mai. Willy Schraen y explique que « le chat tue bien plus d’animaux que les chasseurs » et qu’« à plus de 300 m de toute habitation, le piégeage du chat serait une bonne chose ». L’argumentaire n’est pas sans fondement puisque des études scientifiques montrent que la multiplication des chats errants représente un danger pour l’équilibre de la faune. Relayée sur Internet, la déclaration provoque un déferlement de haine. « Les menaces ont été suffisamment prises au sérieux pour que la gendarmerie décide de placer Willy Schraen ainsi que sa famille sous protection policière », souligne la FNC, qui avait décidé de porter plainte.
«Haine sur Internet»
Les investigations, menées par le procureur de Saint-Omer, ont permis de placer en garde à vue huit suspects. « Nous avions fait constater par huissier les noms et les pseudos des internautes les plus virulents », précise Me Denis Delcourt-Poudenx, avocat de la FNC. Ce dernier a eu la surprise de constater que la majorité des prévenus ne savaient même pas qui était Willy Schraen. « Ils n’ont pas vu l’émission et se sont laissé mobiliser par des influenceurs antichasse, dénonce-t-il. Ce procès doit aussi apporter une réflexion sociétale et revêtir une valeur pédagogique sur ce phénomène de haine sur Internet. »
Selon Denis Delcourt-Poudenx, d’autres suspects, qui résident à l’étranger ne pourront être jugés.