20 Minutes (Lyon)

« Ce type de dispositif leur apprend à devenir autonomes »

- Propos recueillis par Dorothée Blancheton

Annie Delvaux, directrice de la Maison Sainte-Adélaïde de Bourgogne, nous en parle.

Comment est né le dispositif Les fils de Noé, créé par Apprentis d’Auteuil à Dijon ?

Face à l’afflux important de migrants en 2017-2018, le Conseil départemen­tal nous a demandé un accompagne­ment spécifique pour ces mineurs non accompagné­s. Aujourd’hui, nous en hébergeons 29 dans des appartemen­ts où ils vivent en colocation au sein de la même résidence. Il y a un lieu de vie commun et une ambiance familiale. Là, ils peuvent échanger avec les cinq profession­nels présents et apprendre à devenir autonomes.

Comment sont-ils accompagné­s ?

Nous approfondi­ssons les cours de Français donnés par l’académie de Côte d’Or pour progresser plus vite. Ils apprennent aussi à tenir un logement, respecter la copropriét­é, gérer leur budget, prendre des rendez-vous médicaux, régler des démarches administra­tives... Au début, on leur montre comment faire, puis progressiv­ement ils font seuls. Leur conseiller en insertion profession­nelle et leur éducateur scolaire discutent avec eux de leurs envies profession­nelles, leur apprennent à chercher un stage. Ils découvrent un métier, ses exigences, voient s’ils sont faits pour ce travail ou pas. On les aide aussi à construire leur parcours de régularisa­tion. C’est un accompagne­ment individual­isé.

Quel bilan en tirez-vous après trois ans ?

Les retours sont gratifiant­s. Nous avons 80 à 90% des jeunes sous notre toit qui sont en apprentiss­age. La plupart arrive à s’insérer. Notre limite, c’est la régularisa­tion car après 18 ans, ils n’ont plus la protection garantie aux mineurs. Mais ils restent des jeunes de la famille Apprentis d’Auteuil. Ils peuvent compter sur nous. Et quand ils reviennent nous saluer et nous montrent leur contrat de travail, on se dit que là on a réussi.

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