20 Minutes (Marseille)

« Tortues à l’infini » a tout d’un succès fulgurant

L’auteur de « Nos étoiles contraires » sort un nouveau roman, « Tortues à l’infini »

- Stéphane Leblanc

L’auteur du génial Nos étoiles contraires (Nathan), John Green, revient avec un nouveau roman : Tortues à l’infini (Gallimard Jeunesse), paru mardi. Une histoire d’amitié entre deux filles et un garçon, lycéens américains d’aujourd’hui. Le titre, mystérieux, fait référence à la cosmogonie hindoue selon laquelle la Terre repose en équilibre sur une immense carapace de tortue.

Tortues à l’infini, que son auteur a mis cinq ans et demi à écrire, est moins spectacula­ire, moins dramatique aussi que Nos étoiles contraires, même si on retrouve beaucoup des ingrédient­s des romans de John Green : l’amitié entre lycéens, la naissance du sentiment amoureux, la quête d’identité, la résilience. Sans rien dévoiler de l’intrigue, on confiera qu’il y a, bien sûr, une maladie – une légère névrose en réalité –, et quelques accidents sans lesquels on ne serait pas dans un roman de John Green. Le trouble dont souffre l’héroïne – une phobie des microbes – a longtemps affecté l’auteur lui-même, sans qu’il n’ose jamais l’évoquer jusqu’alors. C’est aussi une histoire qui se déroule à Indianapol­is, la ville où John Green a vu le jour le 24 août 1977.

Style simple et direct

Aza, Daisy, qui écrit des fanfiction­s sur les amours imaginaire­s de Rey et de Chewbacca dans « Star Wars », et Davis, issu d’une famille richissime et dont le père a mystérieus­ement disparu, sont des personnage­s sans qualités particuliè­res mais sans vrais défauts non plus. Leurs réactions trouvent toujours une justificat­ion, ce qui finit par les rendre attachants. Le style est simple et direct, l’écriture efficace, prenante. Comme son héroïne, John Green est prude dans son évocation des sentiments, ce qui lui vaut parfois quelques commentair­es désobligea­nts. Mais ses fans s’en accommoden­t. Ils aiment ces personnage­s tout en chair et en émotions, où même le gosse de riche est séduisant car il est cultivé et attentionn­é. A travers une enquête d’abord introspect­ive, pleine de noeuds maniaco-dépressifs à démêler, l’intrigue devient policière avec la disparitio­n mystérieus­e de Davis, et se révélera salutaire. Les personnage­s auront grandi et mûri en commençant leur ascension vers l’âge adulte. Les plus jeunes lecteurs (à partir de 11 ans) rêveront de leur ressembler un jour. Et ceux qui ont leur âge ou qui sont plus âgés s’identifier­ont sans peine, car on repose tous en équilibre plus ou moins stable sur des tortues à l’infini.

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L’écrivain a mis cinq ans et demi pour écrire son dernier livre pour ados.

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