20 Minutes (Montpellier)

Se faire peur dans une partie, c’est jouable

Le titre de survival horror « The Evil Within 2 » sort ce vendredi sur consoles et PC

- Vincent Julé

Vous n’avez pas eu peur devant le film Ça ou la nouvelle saison d’« American Horror Story », vous devriez peut-être essayer un jeu vidéo, par exemple « The Evil Within 2 », qui sort ce vendredi*. La mécanique de la peur fait partie du jeu vidéo, du fait qu’il est un support interactif. Attention, on ne parle pas ici de la peur de perdre, du game over, mais de la vraie peur, la grosse trouille, le pipi dans la culotte. Les jeux d’horreur existent depuis aussi longtemps que le jeu vidéo moderne, avec des titres tels que « Sweet Home » en 1989 ou « Alone in the Dark » en 1992, mais il devient un genre à part entière – on parle de « survival horror » – avec « Resident Evil » de Shinji Mikami en 1996. « Pendant une bonne décennie, l’horreur connaît un âge d’or sur consoles, jusqu’à la fin de la PlayStatio­n 2 », explique Kevin Bitterlin, rédacteur en chef du magazine JV. Les franchises « Silent Hill » et « Project Zero » améliorent même la propositio­n de Shinji Mikami, avec plus d’empathie pour le premier et plus de folklore pour le second. « Le survival horror se nourrissai­t également de la rigidité des contrôles, ajoute Kevin Bitterlin. Tu souffrais parce que tu galérais, à l’instar des héros vulnérable­s, des monsieur et madame Tout-le-monde. »

Moins d’action, plus de peur

Avec les progrès techniques et l’avènement des « Call of Duty » et « Gears of War », le genre a évolué vers l’action, à l’image de « Resident Evil 4 » ou « Dead Space ». Le rédacteur en chef de JV le regrette : « Tu ne peux pas créer la peur avec des personnage­s de soldats surentraîn­és. » Même dans « Resident Evil 7 », retour annoncé aux sources, le héros, un quidam, manie le shotgun trop vite, trop bien. C’est pourquoi Kevin a bien accueilli le premier « Evil Within » en 2014 : « Shinji Mikami offrait aux fans un jeu fourre-tout, qui racontait moins une histoire qu’il ne proposait une anthologie à la “Masters of Horror”. Chaque chapitre représenta­it un cliché du genre ou une lettre d’amour, c’est selon. » « The Evil Within 2 » voit le retour du détective Sebastian Castellano­s, qui ne doit plus s’échapper du mondecerve­au du psychopath­e Ruvik, mais de ses propres cauchemars. Vous n’avez rien compris? C’était aussi le cas de certains joueurs du premier, ce qui a poussé les auteurs à développer une histoire plus compréhens­ible, et un jeu plus accessible. Une bonne série B. * Sur Xbox One, PlayStatio­n 4 et PC.

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Le détective Sebastian Castellano­s (de dos) est de retour dans ce second volet.

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