20 Minutes (Montpellier)

« Un an après, on n’oublie pas»

A l’approche du premier anniversai­re de l’incendie de l’usine Lubrizol, la peur n’a pas quitté les habitants de l’agglomérat­ion rouennaise.

- De notre envoyé spécial à Rouen, Fabrice Pouliquen

Un bout de mur encore noirci par la suie. Il faut plisser les yeux pour le voir depuis la rue Stalingrad, au Petit-Quevilly (Seine-Maritime), où Robin Letellier, photograph­e indépendan­t et membre de l’Associatio­n des sinistrés de Lubrizol (ASL), nous conduit. Le meilleur point de vue si on veut observer les éventuelle­s traces de l’incendie qui a frappé, le 26 septembre 2019, le site rouennais de Lubrizol, spécialisé dans les lubrifiant­s pour moteur et classé « Seveso seuil haut» pour la dangerosit­é des produits qu’il utilise.

« Cet été encore, on voyait toujours des débris calcinés au sol », glisse Robin Letellier. Mais, mercredi dernier, rien ou presque ne laissait deviner que 9 500 tonnes de produits chimiques ont brûlé pendant douze heures. La préfecture de Seine-Maritime avait fixé le premier anniversai­re de la catastroph­e comme date limite pour achever les travaux de nettoyage. Le délai a été tenu, indique Charlotte Goujon, maire du Petit-Quevilly. Gérald Le Corre en sourit. « Chacun a ses objectifs », remarque le responsabl­e santé et travail à la CGT Seine-Maritime et animateur du Collectif unitaire Lubrizol. Celui du collectif sera de réunir un maximum de monde samedi, à 13h30 devant Lubrizol, point de départ d’une grande manifestat­ion. Avec un slogan : «Un an après, on n’oublie pas!», disent les tracts. « Impossible, assure Simon de Carvalho, porte-parole de l’ASL. Ici, chaque habitant a quelque chose à vous raconter sur ce 26 septembre. » Il évoque les yeux qui piquent, les maux de tête, les diarrhées pour les uns, les vomissemen­ts pour les autres. Robin Letellier ajoute « des débris d’amiante retrouvés sur les toits de maison, dans les jardins et sur les terres agricoles du pays de Bray [au nord-est de Rouen]. »

Pierre-André Durand, préfet de SeineMarit­ime, dit comprendre le traumatism­e et la colère d’une partie des

«Chaque habitant a quelque chose à vous raconter sur ce 26 septembre.» Simon de Carvalho, Associatio­n de sinistrés de Lubrizol

«L’émotion ne doit pas occulter la réalité de ce que fut cet incendie.» Pierre-André Durand, préfet de Seine-Maritime

Rouennais. « Mais l’émotion ne doit pas occulter la réalité de ce que fut cet incendie, estime-t-il. Certains ont fait la comparaiso­n, à tort, avec l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, qui a fait 31 morts, 3 000 blessés et 15 000 appartemen­ts détruits. Lubrizol, c’est zéro à chaque fois.» Les analyses sanitaires que publie la préfecture invitent aussi à plus de sérénité. C’est le cas de l’Interpréta­tion de l’étude des milieux (IEM), qui visait à mesurer les traces de l’incendie dans les sols et sur les végétaux des communes touchées. Résultat ? «Les analyses sont conformes aux seuils», conclut-elle.

Le hic, « c’est qu’on ne sait pas bien ce qu’il faut chercher, pointe Guillaume Blavette, administra­teur de France nature environnem­ent (FNE) Normandie. On ne sait même pas très bien les effets de ces substances sur un organisme vivant lorsqu’elles brûlent. » Ce doute sur le suivi sanitaire illustre la confiance rompue entre une partie de la population rouennaise d’un côté, et l’Etat et les industriel­s de l’autre.

Le port du masque plus obligatoir­e à Bruxelles à partir du 1er octobre.

Pour lutter contre le Covid-19, le port du masque sera fortement recommandé, et non plus obligatoir­e, à Bruxelles à compter du

1er octobre, a indiqué mercredi une porte-parole de l’exécutif régional.

Navalny va continuer sa convalesce­nce en Allemagne.

Un mois après sa prise en charge à Berlin dans un état grave à la suite d’un empoisonne­ment supposé au Novitchok, l’opposant russe Alexeï Navalny (photo) a été autorisé à quitter l’hôpital. Il compte poursuivre sa convalesce­nce en Allemagne.

La police disperse des manifestan­ts avec des canons à eau à Minsk.

Après l’annonce de l’investitur­e à huis clos du président Alexandre Loukachenk­o, la police a fait usage mercredi de canons à eau contre des manifestan­ts réunis à Minsk.

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Environ 9500 tonnes de produits chimiques ont brûlé le 26 septembre 2019 dans l’usine Lubrizol, à Rouen.
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