Le projet de gratuité le week-end ne reste pas à quai
La fréquentation du réseau Semitan baisse fortement, mais le projet de gratuité le week-end n’est pas remis en cause
La crise sanitaire affecte durement les transports publics. A Nantes, la Semitan ne fait pas exception puisque le réseau ne réalise que 84 % de sa fréquentation habituelle en septembre. Une érosion qui s’explique par une peur de la contamination, un report vers la voiture ou le vélo, et une diminution du volume de déplacements en raison du télétravail et de l’annulation de nombreux événements.
› Quelles conséquences financières pour la Tan et la métropole ?
Elles sont déjà « significatives », affirme Pascal Bolo, président de la Semitan et adjoint au maire en charge des finances. Si la fréquentation remonte doucement, la baisse des recettes depuis le confinement est estimée à 16 millions d’euros. Si l’on tient compte des dépenses sanitaires supplémentaires et des économies réalisés grâce au chômage partiel ou à des kilomètres non effectués, les pertes s’élèvent à 9,2 millions d’euros pour la Tan. A ce total s’ajoute, pour Nantes métropole, un manque à gagner d’environ 20 millions d’euros sur la diminution du versement mobilité transport abondé par les entreprises.
› Des projets décalés et réajustés ?
La période n’étant pas favorable, la Semitan a décidé de reporter au 2 novembre la modification des horaires et l’extension du réseau. Plusieurs lignes chronobus, en particulier la C1, la C6 et la C20, verront alors leurs fréquences renforcées. Les gros travaux de modernisation de la plateforme Commerce ont, eux, été repoussés à l’été suivant. En parallèle, la TAN réfléchit à diminuer les fréquences et
amplitudes de certaines lignes jugées moins pertinentes en raison de l’érosion de la fréquentation. Ces éventuels ajustements pourraient être mis en oeuvre à la rentrée 2021.
› Et la gratuité le week-end ? C’était une promesse électorale de Johanna Rolland. La gratuité des transports en commun le week-end «ne sera pas remise en cause », assure Pascal Bolo. Elle prendra effet en septembre 2021, assure-t-il. Elle pourrait même être lancée plus tôt que prévu afin de « redonner un coup de fouet » à la fréquentation du week-end, si celle-ci restait décevante. Quant à la baisse de 20 % des tarifs des abonnements,
autre promesse électorale, elle sera mise en oeuvre dès le 1er janvier. › Des investissements remis en
cause ? Si les pertes continuent de s’accumuler, Nantes métropole craint de devoir prendre des décisions plus lourdes à l’avenir. « Si le budget transports est trop entamé, il faudra soit réduire notre offre, soit nos investissements, soit un peu des deux », s’alarme Pascal Bolo. Quels projets d’avenir pourraient être touchés ? « Il est trop tôt pour le dire. On n’en est pas encore là », répond Pascal Bolo. L’élu annonce qu’il demandera un soutien financier à l’Etat.