20 Minutes (Nice)

Les aéroports, pistes d’avenir

Pourrait-on vivre dans les terminaux, qui ressemblen­t de plus en plus aux cités ?

- Benjamin Chapon * Une semaine à l’aéroport, Flammarion, 2010.

Etes-vous déjà allé à l’aéroport pour… ne pas prendre l’avion ni y déposer un(e) ami(e)? Nous oui, pour rencontrer Franck Bauchard, directeur de l’institut Techne. Selon ce spécialist­e des arts et nouvelles technologi­es, « L’aéroport, c’est la ville du futur : ultra-sécurisée et contrôlée, ultra-connectée et fonctionne­lle. » Les aéroports sont devenus de véritables centres de vie, poursuit-il : « Ils prennent en compte de plus en plus de fonctions. Aujourd’hui, on y retrouve l’ensemble des fonctions d’une ville. » Poste, police, commerces, hôtels, transports en commun… Tout y est. Mais pourrait-on concrèteme­nt y vivre ? « Alain de Botton a fait l’expérience de passer une semaine dans un aéroport et en a tiré un livre*, raconte Franck Bauchard. L’environnem­ent est d’une telle artificial­ité que ce qu’il raconte ne fait pas très envie. » Pourtant, au bout d’une heure sur place sans craindre de rater son avion, on finit étrangemen­t par se sentir à l’aise. « L’organisati­on d’un aéroport ressemble à celle d’une ville, confirme Franck Bauchard. Ils ont tous été faits de bric et de broc, se sont agrandis, ont fait évoluer leurs usages et sont dépareillé­s. L’obsolète y côtoie l’avenir. » Comme n’importe quelle ville.

Zones vertes et réunions

Pour rassurer leurs visiteurs, et meubler leurs immenses halls, les aéroports, comme les villes, introduise­nt des oeuvres d’art. Et ils multiplien­t les zones vertes. « Celui de Singapour est le plus apprécié des voyageurs pour cette raison », note le spécialist­e. Mais finalement, ce que l’on demande d’abord à une ville, c’est d’être adaptée à une vie ouverte sur le monde. Or, « tout aéroport en suppose un autre, explique Franck Bauchard. Pas mal de gens y organisent leurs réunions. Ils utilisent l’endroit comme une fin en soi. » En définitive, vivre dans un aéroport serait donc possible, mais très inconforta­ble. « Ce sont des lieux qui ne vivent que pour leur fonction, souligne Franck Bauchard. Surtout, il leur manque l’exotisme. Dans l’ensemble, ils sont tous pareils. »

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A Roissy-Charles-de-Gaulle, on peut s’asseoir sous un arbre et méditer.

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