20 Minutes (Nice)

La réforme cherche à redonner du crédit au bac

Le ministre de l’Education présente ce matin un examen auquel il veut redonner du sens

- Delphine Bancaud * Auteure de La Société du concours. L’empire des classement­s scolaires (Seuil).

La teneur des annonces de JeanMichel Blanquer sur le bac est déjà connue. Mais l’enjeu de la prise de parole du ministre de l’Education ce mercredi n’est pas là. Il va d’abord vouloir démontrer à quel point sa réforme peut redonner du sens à un examen si décrié.

« Les résultats de l’élève aux deux premières épreuves de l’examen seront pris en compte par les établissem­ents de l’enseigneme­nt supérieur lorsqu’ils examineron­t les demandes d’inscriptio­n des lycéens, estime Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d’établissem­ent. Cela va restaurer le bac dans son rôle d’examen d’entrée à l’université. »

Davantage d’utilité pour l’aprèsbac ? Moins d’épreuves, plus de valeur ?

Les élèves ne passeront plus que quatre épreuves terminales (deux épreuves au retour des vacances de printemps dans les deux discipline­s majeures choisies par les élèves) et deux épreuves en juin (philosophi­e et grand oral). « Le fait qu’il y ait moins d’épreuves va leur donner plus de poids », estime Philippe Tournier. Mais Annabelle Allouch*, enseignant­e-chercheuse en sociologie à l’université de Picardie-Jules-Verne, craint que les élèves ne se focalisent que sur les deux premières épreuves, qui compteront dans la procédure Parcoursup.

Plus d’oral, plus de compétence­s ?

Le grand oral porterait sur un sujet que l’élève aurait préparé tout au long de l’année avec un groupe de camarades, mais il serait passé individuel­lement. « Pour que cette épreuve ait un intérêt, il faut impérative­ment que les élèves y soient préparés », commente le sociologue de l’éducation, François Dubet. « Si c’est un exercice de verbiage, ça n’aura aucun intérêt, ajoute l’historien de l’éducation, Claude Lelièvre. En revanche, si cet exercice invite à défendre un projet devant un projet interdisci­plinaire, cela en aura. »

Plus de crédit à accorder aux notes ?

Selon les premières pistes évoquées, la note du bac reposera à 60 % sur les épreuves de l’examen et à 40 % sur des épreuves ponctuelle­s (sortes de partiels) et des notes obtenues en première et terminale. « Le fait qu’il y ait davantage d’évaluation­s en cours de formation est une manière de lutter contre le bachotage, explique François Dubet. On peut espérer que cela contribue à une plus grande maîtrise des connaissan­ces par les élèves... »

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Les candidats ne devraient plus passer que quatre épreuves, dont un oral.

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