« La violence est quotidienne sur l’île de Mayotte »
Depuis trois semaines, Mayotte est bloquée. Malgré l’arrivée de la ministre des Outre-Mer, Annick Girardin, lundi, les écoles restent fermées et le dialogue est au point mort. Pourquoi le 101e département implose-t-il ?
L’insécurité. « Des agressions ont déclenché la grève dans les écoles, précise Rivomalala Rakotondravelo, secrétaire départemental du SniuppFSU Mayotte. La violence est quotidienne. » L’exécutif a promis des renforts du côté des forces de l’ordre. L’immigration clandestine. « Mayotte, c’est 45 % de personnes étrangères en situation irrégulière », a rappelé Annick Girardin. Une majorité d’entre elles vient des Comores. « Beaucoup de mères comoriennes veulent accoucher à Mayotte car elles ont plus de chance de s’en sortir », explique François de Lavergne, de chez Amnyos Consultants. Le gouvernement réfléchit à « un statut extraterritorial » pour la maternité de Mayotte.
Les services publics en déficit. Des élèves n’ont cours qu’une demijournée par manque de locaux. « Il faudrait créer une classe par jour », assure la ministre. Côté santé, Mayotte reste le plus grand désert médical du pays avec 98 médecins pour 100 000 habitants contre 339 en métropole, selon un rapport de l’ARS de l’océan Indien de 2016. ■