20 Minutes (Nice)

L’ambiance ne devrait pas être de la partie à Roland-Garros

L’édition 2020, qui commence dimanche se déroulera dans une ambiance très particuliè­re malgré les efforts de l’organisati­on

- Julien Laloye

Un micro qui ne marche pas, un écran qui coupe au milieu de la retransmis­sion. Les aléas techniques ont autant perturbé la conférence de presse de Guy Forget, le directeur de Roland-Garros, que le Covid-19 modifie l’organisati­on du tournoi parisien, qui commence dimanche. Si l’édition 2020 va finir par se tenir, ce n’est pas sans une longue suite de renoncemen­ts.

En début d’été, quand l’euphorie gagnait le pays après un déconfinem­ent réussi, la Fédération française de tennis avait tablé sur une jauge à 50 % des capacités habituelle­s. Mais, petit à petit, au rythme où le virus progressai­t dans le pays, les jauges diminuaien­t : 11 500 personnes par jour sur un site découpé en trois parties à la rentrée, 5000 personnes il y a deux semaines, pour se retrouver, probableme­nt, à 1000 heureux élus à la suite des annonces du gouverneme­nt, mercredi. Autant dire que Guy Forget a du mal à encaisser : « Quand on est en extérieur sur un site aussi grand, avec les gestes barrières, les masques, le gel hydroalcoo­lique, accueillir 5 000 personnes dans un espace aussi vaste, c’est totalement sûr. A chaque restrictio­n supplément­aire, on envoie un message pour dire que ce serait dangereux de venir sur le site. C’est loin d’être le cas.»

« Pas prendre de risque »

Guy Forget va aussi devoir se coltiner une armée de spectateur­s remontés qui reprochent à l’organisate­ur de leur avoir vendu une place qu’il ne serait pas en mesure de leur procurer. «Moi, j’ai 700 € en l’air et rien en contrepart­ie à part une prévente pour l’année prochaine, indique Florent, qui comptait venir à Paris depuis la Moselle. C’est

scandaleux de prendre les gens pour des imbéciles à ce point.»

Les organisate­urs veulent aussi éviter le gigantesqu­e bazar de l’US Open, à la suite du contrôle positif de Benoît Paire, et des cas contacts d’abord autorisés à jouer pour certains, avant d’être exclus du tournoi. Ce n’est pas une franche réussite jusque-là. Cinq joueurs ont dû plier bagage dès les qualificat­ions à cause d’un test positif. «On a bien cadré les choses pour que les joueurs sachent où ils mettent les pieds », s’est défendu Bernard Montalvan, le docteur du tournoi, soutenu par Guy Forget : «Chaque tournoi doit s’adapter aux instructio­ns sanitaires de son propre

gouverneme­nt. C’est toujours difficile de dire à un joueur en pleine forme, la plupart du temps asymptomat­ique, qu’il doit quitter Roland-Garros à cause d’un test positif. On ne peut prendre aucun risque, ne serait-ce que pour la sécurité des autres joueurs. »

Mais beaucoup jugent les protocoles stressants et inéquitabl­es. En arrivant à Paris, Alizé Cornet racontait «être angoissée au plus haut point et n’avoir pas dormi de la nuit », en attendant le résultat de son test. D’ailleurs, de plus en plus de joueurs, notamment les Français, envisagera­ient de mettre fin à leur saison après Roland-Garros.

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Il va falloir s’habituer à voir jouer Rafael Nadal devant des tribunes vides.

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