La promenade entre Barbès et Stalingrad divise
«On est dans les startingblocks pour lancer officiellement le projet en décembre », affirme Christophe Najdosvki (EELV), adjoint à la maire de Paris, chargé de toutes les questions relatives aux transports, à la voirie, aux déplacements et à l’espace public. Ce projet, c’est le serpent de mer d’une promenade urbaine de 1,4 km entre Barbès et Stalingrad, en passant par La Chapelle. Plus précisément sous le métro aérien, au niveau du terre-plein central. Actuellement, selon la Ville, « les piétons n’osent ni [l’] emprunter, ni [le] franchir et restent sur les trottoirs latéraux devenus trop étroits, car grignotés par les étals des commerces, les livraisons et les regroupements de personnes statiques ». « Nous restons vigilants » Outre la rénovation des luminaires et l’élargissement des trottoirs, le projet prévoit aussi un réaménagement en profondeur du carrefour de La Chapelle, le passage de deux files de circulation à une seule sur certains tronçons, ou encore la création de nouvelles zones de stationnement pour les commerçants du marché de Barbès. Des « animations » devraient aussi voir le jour dans le cadre de cet aménagement piloté par l’Atelier d’architecture autogérée (AAA). « Permettre une reconquête de l’espace public par les piétons, c’est proposer des services, des animations et des usages qui visent à améliorer le cadre de vie des habitants. Il s’agit de répondre aux exigences en matière de confort et de diversité des usages pour une appropriation de l’espace public par tous », note la Mairie. Des points qui restent ouverts à la réflexion. « Ça avance bien, mais rien n’est encore définitivement arrêté. Des réunions ont été organisées et il y a beaucoup d’allers-retours avec les associations de riverains », rappelle Christophe Najdosvki. « Nous restons vigilants », prévient Elisabeth Carteron, présidente d’Action Barbès. Cette association avait émis des idées au sujet de cette promenade durant la campagne municipale de 2014, avec l’ambition de « gommer les frontières à travers un axe agréable ». Si Elisabeth Carteron salue la future réduction de la circulation dans certaines zones, elle espère qu’elle le sera à terme, sur tout le tronçon, et déplore l’absence de « culture » et de « streetart » le long du viaduc. Sous le métro aérien, des commerçants du marché Barbès s’inquiètent. Parce que « les travaux durent toujours plus longtemps que prévu » et qu’il y aura « un manque à gagner énorme dû à la réduction des étalages », réagit Michael, présent sur le marché depuis seize ans. Pour lui, « ce n’est pas trois bancs et des fleurs qui vont changer la physionomie du quartier ». « L’idée est de pérenniser le marché, et de lutter contre la vente à la sauvette », tente de rassurer l’élu.