20 Minutes (Paris)

Un réseau de téléphones cryptés infiltré par la gendarmeri­e

- Thibaut Chevillard

Son nom : EncroChat. Un téléphone crypté hypersécur­isé, garantissa­nt un anonymat complet à ses utilisateu­rs. L’appareil, vendu 1000 € sur le marché noir, a été adopté un peu partout dans le monde par des organisati­ons criminelle­s. Mais, dans la nuit du 12 au 13 juin, le réseau a été «infiltré illégaleme­nt» par des «entités gouverneme­ntales». Les gendarmes ont réalisé «cette prouesse technologi­que», explique la colonelle Fabienne Lopez, cheffe du centre de lutte contre les criminalit­és numériques. Un exploit réalisé après plusieurs mois de travail dans les laboratoir­es de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmeri­e nationale (IRCGN), à Pontoise (Val-d’Oise).

L’enquête n’est pas finie

Pour comprendre le fonctionne­ment de ces appareils, les technicien­s de l’IRCGN ont mené des travaux de recherche financés en partie par des fonds européens. En avril, sous l’égide d’Eurojust, une équipe d’enquêteurs est constituée avec les policiers néerlandai­s qui s’intéressen­t aussi à ces appareils utilisés par 10000 personnes dans leur pays. En France, «les outils mis en place ont permis de détecter des structures criminelle­s de très haut niveau», indique Carole Etienne, procureure de la République de Lille. Une informatio­n judiciaire a été ouverte en mai. « Il s’agit de mettre au jour les membres de cette organisati­on », conclut Fabienne Lopez. Dans le monde, au moins 50 000 appareils EncroChat étaient utilisés.

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Le Gal Lecouffe, qui dirige la branche judiciaire de la gendarmeri­e, jeudi.

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