Un réseau de téléphones cryptés infiltré par la gendarmerie
Son nom : EncroChat. Un téléphone crypté hypersécurisé, garantissant un anonymat complet à ses utilisateurs. L’appareil, vendu 1000 € sur le marché noir, a été adopté un peu partout dans le monde par des organisations criminelles. Mais, dans la nuit du 12 au 13 juin, le réseau a été «infiltré illégalement» par des «entités gouvernementales». Les gendarmes ont réalisé «cette prouesse technologique», explique la colonelle Fabienne Lopez, cheffe du centre de lutte contre les criminalités numériques. Un exploit réalisé après plusieurs mois de travail dans les laboratoires de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), à Pontoise (Val-d’Oise).
L’enquête n’est pas finie
Pour comprendre le fonctionnement de ces appareils, les techniciens de l’IRCGN ont mené des travaux de recherche financés en partie par des fonds européens. En avril, sous l’égide d’Eurojust, une équipe d’enquêteurs est constituée avec les policiers néerlandais qui s’intéressent aussi à ces appareils utilisés par 10000 personnes dans leur pays. En France, «les outils mis en place ont permis de détecter des structures criminelles de très haut niveau», indique Carole Etienne, procureure de la République de Lille. Une information judiciaire a été ouverte en mai. « Il s’agit de mettre au jour les membres de cette organisation », conclut Fabienne Lopez. Dans le monde, au moins 50 000 appareils EncroChat étaient utilisés.