20 Minutes

La sécurité mal notée à l’école

Une étude souligne plusieurs failles dans les collèges et les lycées français

- Delphine Bancaud

La fusillade de Grasse (Alpes-Maritimes), les incidents en SeineSaint-Denis et les agressions de proviseurs ont remis en lumière la question de la sécurité des collèges et lycées français. D’où la volonté du syndicat des chefs d’établissem­ent (SNPDEN) de faire un état des lieux dans ce domaine, via une enquête*, rendue publique jeudi.

L’architectu­re des bâtiments. Selon 64 % des chefs d’établissem­ent, la configurat­ion des lieux ne favorise pas la sécurité. C’est encore plus vrai dans les lycées, affirment 76 % des proviseurs. « Beaucoup de bâtiments ont été construits comme des campus américains, avec des kilomètres d’enceintes », explique Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN. Or, plus un établissem­ent est « compact », plus il est facile à sécuriser.

Le contrôle des accès. Selon les trois quarts des chefs d’établissem­ent, un contrôle des accès est effectué via la loge du gardien. Les élèves doivent montrer leur carte d’inscriptio­n ou leur carnet de correspond­ance. Et les visiteurs leur pièce d’identité. Mais 16 % des établissem­ents ne disposent d’aucun système de contrôle. « C’est surtout le cas des établissem­ents ruraux où le contrôle est visuel », indique Philippe Tournier.

Les attroupeme­nts. « La question des attroupeme­nts devant les établissem­ents [pour discuter ou fumer une cigarette par exemple] n’est absolument pas réglée », s’insurge Philippe Tournier. Selon l’étude, la moitié des établissem­ents ont créé une zone fumeurs aux lendemains des attentats de Paris et ont donc contrevenu à la loi anti-tabac. Par ailleurs, 33 % des principaux et proviseurs dénoncent l’absence de rondes de policiers. « Il est étrange que les établissem­ents les plus exposés soient aussi les plus abandonnés à eux-mêmes », commente Philippe Tournier.

Les systèmes d’alerte. Alerte incendie, sonnerie de fin de classe… Il y a de quoi perdre le nord. D’ailleurs, 55 % des chefs d’établissem­ents déclarent ne pas avoir d’alerte confinemen­t et 40 % ne pas disposer d’alerte intrusion. « Si les élèves ont peu entendu certaines d’entre elles, ils risquent de réagir différemme­nt en cas de déclenchem­ent. Or, la rapidité de réaction après le signal est essentiell­e en cas de danger », rappelle Philippe Tournier. Sur ce point, le SNPDEN recommande l’utilisatio­n de haut-parleurs avec un message clair du type : « Bâtiment B, enfuyez-vous ».

Le manque de formation. Selon le SNPDEN, dans les trois quarts des établissem­ents, aucun personnel n’a été formé aux questions de sécurité. « Nous réclamons, entre autres, que les établissem­ents soient dotés d’un agent de sécurité », martèle Philippe Tournier. *Enquête à laquelle ont répondu 2 130 établissem­ents entre le 6 et le 9 mars.

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Les attroupeme­nts devant les lycées inquiètent les chefs d’établissem­ent.

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