La communauté copte de nouveau meurtrie par des attentats commis par Daesh
Daesh a revendiqué un double attentat devant des églises coptes
C’était le dimanche des Rameaux. Ce jour où, traditionnellement, les chrétiens pénètrent dans l’église une branche d’olivier à la main pour symboliser autant l’entrée dans la Semaine sainte que la paix. Il s’est transformé en enfer pour la communauté copte d’Egypte. Deux attentats à la bombe revendiqués par Daesh ont fait au moins 44 morts et 113 blessés, selon le dernier bilan disponible. Le premier est survenu peu avant 10 h, dans l’église Saint-Georges de Tanta, à une centaine de kilomètres du Caire. « L’explosion a eu lieu aux premiers rangs, près de l’autel, durant la messe », a précisé l’adjoint du ministre de l’Intérieur. Quelques heures plus tard, c’est devant l’église SaintMarc d’Alexandrie qu’un kamikaze a actionné sa ceinture explosive. Il visait sans nul doute Tawadros II, le pape des coptes qui se trouvait dans l’édifice pour l’office. Ce double attentat marque autant l’incapacité des autorités égyptiennes à contenir la menace du terrorisme islamiste sur son sol qu’à protéger les coptes, qui représentent 10 % des 92 millions d’Egyptiens. La plus grosse communauté chrétienne au Moyen-Orient a déjà été la cible de trois attentats en l’espace de six ans en Egypte.
L’état d’urgence décrété
« Globalement, la culture populaire égyptienne n’est pas très rassurante pour les coptes, indique Antoine Basbous, fondateur de l’Observatoire des pays arabes. Daesh se présente comme l’héritier musclé de cette tendance et fait feu de tout bois. » Une attitude facilitée par son implantation massive dans le nord-Sinaï, à l’est du Caire d’où les autorités n’arrivent pas à les déloger. « Il y a deux mois, Daesh a notamment expliqué que tout chrétien devait être considéré comme une cible dans cette région. » Une façon de prouver « que le rapprochement entre les différentes communautés religieuses n’est pas pour demain », poursuit Antoine Basbous. Dimanche soir, le président alSissi a déclaré l’état d’urgence en Egypte pour trois mois.