Une polémique loin d’être stérile
Marie Le Boiteux préside l’association qui dénonce les dangers du stérilet Mirena
«Ce qu’on souhaite, ce n’est pas que le Mirena soit retiré du marché, mais que les femmes soient informées. » Visage de l’association Stérilet Vigilance Hormones (SVH), Marie Le Boiteux, formatrice dans le médicosocial et en reconversion, fait de la sensibilisation sur ce qui est devenu le « scandale Mirena », du nom de ce dispositif intra-utérin (DIU).
Les témoignages affluent
Son histoire commence en 2013. « J’ai toujours eu un stérilet en cuivre, mais ma gynécologue m’a vanté ce stérilet hormonal », raconte cette mère de deux enfants, âgée de 48 ans. La première année, rien à signaler. Puis, « j’ai commencé à avoir des vertiges, des crises d’angoisse, poursuit-elle. Parfois, je ne pouvais pas aller travailler. Je n’ai fait le rapprochement avec le stérilet que la troisième année. » Mais sa gynécologue n’a rien voulu entendre. « Comme j’habite dans un désert médical, il m’a fallu dix mois pour en trouver une autre qui me retire le stérilet », peste la Bourguignonne. Dès lors, les symptômes ont disparu. C’est à ce moment, en mars 2017, que Marie Le Boiteux rejoint sur Facebook le groupe privé Victimes du stérilet hormonal Mirena, qui n’affiche alors que 200 membres. Fort de 17 000 adhérentes aujourd’hui, il continue de recevoir des témoignages effarants. Au point que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) lance le 12 mai des investigations sur le DIU. Et reçoit Marie Le Boiteux à deux reprises, dont mercredi dernier. Pour asseoir sa crédibilité, le groupe accouche d’une association mi-mai. Sans ça, « on est juste un groupe de femmes hystériques », ironise Marie Le Boiteux. Car la polémique a fait hurler certains gynécologues. Son souhait ? « Mettre au point avec l’ANSM un nouveau protocole de pose du stérilet. » Un changement qui risque d’être retardé, car l’Agence européenne du médicament a reporté son évaluation des effets indésirables du DIU. « Si vraiment rien ne se passe, prévient Marie Le Boiteux, on pourra envisager une action juridique. »