20 Minutes

La durée, ça compte

Après le lancement d’une pétition demandant l’allongemen­t du congé de paternité, fixé à onze jours, des mamans témoignent de l’importance de la présence du papa après la naissance.

- Charlotte Murat

«Un enfant, ça se fait à deux et ça s’élève à deux. Donc les papas devraient avoir le choix d’être présents plus longtemps. » Comme les nombreuses mamans qui ont répondu à l’appel de 20 Minutes sur Facebook, Lucy approuve la pétition lancée fin octobre par le magazine Causette avec plus de quarante personnali­tés masculines, dont Julien Clerc et Guillaume Meurice..., pour la réforme du congé paternité. Tous demandent à ce qu’il soit allongé à six semaines. « Onze jours ne suffisent pas pour qu’il y ait une vraie rencontre entre le nourrisson et son père », insistent-ils dans le texte. Celles qui ont eu la chance de voir leur partenaire rester à la maison plus que ces onze jours le confirment à l’unanimité. « J’ai accouché plus tôt que prévu, au début des vacances de mon conjoint. Du coup, il a passé un mois et demi avec nous, se souvient Caroline. Heureuseme­nt qu’il était là, je ne sais pas comment j’aurais fait sans lui. » Parce qu’elle souffrait encore de la césarienne qu’elle avait subi, la jeune maman se sentait incapable de donner le bain à leur petit. C’est donc son compagnon qui s’en chargeait. « Pour être honnête, au début, il faisait presque tout. Et quand ça a été mieux pour moi, on alternait, reprend-elle. Par exemple, la nuit, on se levait chacun son tour, comme ça l’autre pouvait dormir sept ou huit heures d’affilée. » Et, surtout, le papa a « pu créer un vrai lien avec son bébé ».

« Aucun regret »

Si poser des jours de congé semble une pratique assez répandue chez les pères qui veulent rester davantage à la maison, certains sont allés plus loin. Le mari d’Audrey, par exemple, n’a pas hésité à négocier « une rupture convention­nelle. Et, franchemen­t, ni lui ni moi ne le regrettons. » Même sentiment chez Virginie, dont le mari a pris six mois de congé parental. « Je me rends compte de la relation fusionnell­e qui existe entre lui et sa fille. Celle-ci a deux ans et demi aujourd’hui et elle et son papa ont tissé des liens très forts. » En France, peu de pères peuvent néanmoins se permettre de prendre un congé parental – à la différence du congé paternité, il peut être pris des années après la naissance (jusqu’au troisième anniversai­re de l’enfant en France) – en raison de l’allocation trop faible qui leur est versée. Ailleurs en Europe, la démarche est facilitée (lire ci-dessous). En Autriche, où vit Hélène, « le parent qui s’arrête perçoit des allocation­s équivalent­es à un salaire pendant une période allant de douze à trente-six mois, et ça compte même pour la retraite ». Une piste à étudier pour le gouverneme­nt ?

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Légende..
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Actuelleme­nt, les hommes bénéficien­t de onze jours de congé paternité.

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