Mini du désert
Prendre le volant d’un des prétendants à la victoire au dernier Dakar, ça ne se refuse pas, surtout lorsqu’il s’agit du dernier 4x4 développé par le team allemand X-raid, grand animateur de la discipline depuis 2003.
Après le Mini ALL4 Racing, auréolé de quatr e victoir es consécutives au Dakar entre 2012 et 2015, X-Raid a conçu cette année une nouvelle arme pour viser le titre de Champion du Monde à ajouter aux dix déjà obtenus dans la discipline. Nous voici donc en présence, dans le déser t marocain, d’une bête de course baptisée Mini John Cooper Works Rally. Du dernier Countryman dont il tente de se rapprocher esthétiquement, il reprend essentiellement la face avant, les feux arrière et le dessin de barres de toit qui se transforment en snorkel.Une idée ingénieuse qui démontr e, si besoin était, tout le soin apporté à la réalisation du moindre détail. Recouvert d’une carrosserie en carbone et kevlar, le châssis tubulaire s’entrevoit en ouvrant un hayon arrière derrière lequel se trouve un radiateur bien à l’abri et alimenté par une imposante prise d’air située sur le toit. L’espace restant jusqu’au poste de pilotage est occupé principalement par un réservoir d’essence de 365 l. De quoi alimenter sur les plus longues spéciales le 6 cylindres en ligne diesel d’origine BMW qui se cache sous le capot.Dans tous les sens du ter me d’ailleur s, puisqu’il nous est interdit de le voir. Limité dans ses performances par une bride d’air à l’admission, ce 3L suralimenté av oue 340 c h à seulement 3 250 tr/mn et sur tout un couple camionnesque dépassant les 81 mkg. Mais il faut bien cela pour propulser ce beau bébé qui affiche, à vide, près de deux tonnes sur la balance, règlement oblige.Avec le plein de carburant et l’équipage à bord, on approche les 2 500 kg Un poids élevé que des amortisseurs Rieg er, doub lés sur chaque roue, ont la dure mission de suspendre dans les conditions les plus extrêmes. Et pour tant ceux-ci sont capables d’endurer intégralement la quinzaine d’un Dakar, une révision avec un changement d’huile étant uniquement préconisée tous les 3 000 km environ. De même, pour ralentir une telle masse, les freins sont mis à rude épreuve. Leur refroidissement à l’arrière devenant problématique, c’est à une circulation d’eau intégrée à des étriers postérieurs en manque d’air frais qu’il incombe de limiter la hausse de température. Optimisé dans tous les domaines, ce Mini propose, dans la même lignée, un habitacle impeccablement agencé. Chaque accessoire ou commande est judicieusement placé afin de faciliter le travail du pilote et de son coéquipier qui, pour leur confort – si l’on peut parler ainsi –, bénéficient aussi de la climatisation.
Dans la peau d’un pilote officiel
Il est maintenant temps d’enfiler une combinaison et de prendre place derrière un volant ayant la bonne idée d’être extractible pour faciliter l’installation. Dans le casque, la voix de mon coéquipier d’un jour, le Portugais Paulo Fiuza, me précise que la boîte séquentielle Sadev ne nécessite d’embrayer que pour passer la première. Ensuite, il suffit de tirer sur le levier sans même lever le pied droit. Vigoureuse, l’accélération n’est pas foudroyante. Sur le couple, les six rapports s’enchaînent avant qu’il ne me faille sauter sur les freins pour aborder une succession de virages. Le potentiel de décélération n’a rien d’extraordinaire, mais ce Mini s’inscrit naturellement en entrée de courbe pour ensuite conserver un bel équilibre. La piste serpente maintenant dans un oued escarpé et ensablé. Dans le serré, le train avant peine à suivre la bonne trajectoire et la motricité apparaît plus perfectible. Pourtant, mon copilote m’incite à rester « soudé » pour reprendre de la vitesse le plus rapidement possible. Annoncé pour 184 km/h en pointe, ce bolide du désert profite avant tout du travail fantastique de ses suspensions, et même si ça « bastonne fort », elles semblent capables d’encaisser beaucoup plus. Justement, c’est