Blaser F16
Le dernier-né des superposés allemands
Le F16 est le roi des chasseurs. Ça, c’est ce que l’on entend lorsque l’on parle avions de chasse. Blaser a donc eu la bonne idée de donner ce nom à son dernier superposé, une version simplifiée et abordable du F3. Un fusil décliné en deux versions, chasse et sporting, que nous avons testées.
Au lancement de la R93, l’esthétique des carabines Blaser devint un sujet de débats. Beaucoup de professionnels, armuriers et journalistes, et même de chasseurs se disant choqués par les formes nouvelles de cette arme, par sa crosse en deux parties, par l’emploi de matériaux composites ou d’alliage et par la très faible décoration des boîtiers en ergal qui étaient laissés gris mat et surtout vierges de toute gravure. On sait ce qu’il advint. La firme imposa cette es thétique, cette philosophie de l’arme-outil, modulable et au réarmement ultrarapide. Pourtant, dans le même temps, les déclinaisons haut de gamme et richement décorées de la R 93 n’ont cessé de se multiplier au point que les versions basiques initiales disparurent purement et simplement du paysage armurier. Les R8, à l’exception des mo dèles à crosse synthétique – et encore, puisque certaines reçoivent à présent des inserts de cuir –, suivirent la même évolution. Toutes ont eu droit à des bois de plus en plus jolis, des gravures de plus en plus couvrantes et détaillées. Voilà sans doute pourquoi l’arrivée du F16 en mars dernier a suscité autant de questions. Blaser a en effet dévoilé à Nuremberg un nouveau fusil de chasse et de sporting superposé pour le moins dépouillé, baptisé avec malice et opportunisme F16. Les seules gravures de ce fusil sont au nombre de trois : un « F16 » de chaque côté de la bascule et le nom Blaser en toutes lettres sous cette dernière. Nous sommes loin des nouveaux fusils italiens qui au sortir de leur machine laser nous offrent des bouquets de roses, des cornes d’abondance et des rouleaux de feuilles d’acanthe multiples et très couvrants.
La carte de la sobriété
Pas plus que la bascule, gris mat, les bois ne viennent égayer l’ensemble, puisque, de série et sauf demande spécifique, le F16 est doté d’un noyer de grade 2 au veinage discret et à la teinte légère. Là encore, on est loin des fusils italiens au beau veinage, parfois il est vrai rehaussé au laser pour faire un peu plus riche encore. Vous l’aurez compris, l’atout de ce fusil n’est pas l’esthétique. Sa force est à chercher ailleurs. A commencer sur la bascule de l’arme. Non pas sa relime, là encore Blaser a fait dans le sobre, avec des coquilles réduites à la portion congrue sous la forme d’une simple pointe ogivale qui prolonge un mince aileron débordant de la jonction avec le canon. C’est du côté des dimensions de cette bascule qu’il faut regarder. Cette fois, nous tenons une