Adonis
Galerie Azzedine Alaïa / 24 mars - 10 mai 2015 Cinéma muet : le film continue-t-il pendant les intertitres ou bien estce qu’il s’arrête et puis reprend ? Le discours est-il une fenêtre dans la mimèsis ou bien un écran ? En quoi consiste cette parole désincarnée, flottant à côté de l'image et faisant pourtant chair avec elle, corps désynchronisé qui parle avec deux têtes dont ni l’une ni l’autre n’existe ? Ce curieux sentiment de ventriloquie se retrouve dans l’oeuvre graphique du poète d'origine syrienne Adonis, travail dont les quinze dernières années étaient exposées en avril-mai à la galerie Azzedine Alaïa. Formes encrées / collées par dessus le texte, ou découpées à même celui-ci, comme si la parole devait continuer par delà l'absence de papier, manuscrit déchiqueté, pierre de Rosette à déchiffrer. À y regarder de plus près, l’écriture contourne le plus souvent le dessin, se