CONSÉQUENCES PARTICULIÈREMENT BLANCHES OU NOIRES Ondrej Adámek
Musée des Confluences - Lyon / 8 et 10 mars 2016 ; Théâtre Alhambra - Genève / 13 et 20 mars 2016
Formé à Prague et à Paris, Ondrej Adámek (né en 1979) est un compositeur ouvert et curieux, perméable à des cultures très diverses (Bali, Nouvelle-Calédonie, Japon). Son écriture s’intéresse autant à la dramatique du geste instrumental qu’à l’architecture de la forme musicale. Son goût pour la scène l’a amené à développer des systèmes associant vidéo, électroacoustique et ensembles instrumentaux. Il vient de terminer la mise au point de l’Airmachine, un instrument polyforme activé par l’air, soufflé ou aspiré périodiquement. Également chef d’orchestre, Ondrej Adámek travaille, notamment, avec l’Ensemble Modern (Francfort), l’Orchestre national de Lille, l’ensemble KNM (Berlin) et l’ensemble vocal Accentus (Paris).
Les développements de l’informatique musicale et la multiplication des programmes de synthèse sonore n’ont heureusement pas dissuadé les compositeurs de fabriquer leurs propres machines à sons. En 2011, pour Le nubi non scoppiano per il peso, Mauro Lanza (1) inventait une machine à pluie. Un spectacle d’objets résonants percutés par des gouttes qui tombaient du ciel. Et une mécanique qui transformait le mouvement de la chute de l’eau en sons musicaux en usant de la seule force de la gravité. Une machine à gravité, pourrait-on dire, mais dont la précision suppose l’ordinateur : la fréquence des gouttes était programmée et contrôlée informatiquement. On devrait donc ajouter : il faut un ordinateur pour qu’il y ait à la fois pluie et musique. C’est toute la beauté de cette oeuvre : la chute de l’eau, qui semble en tout point aléatoire, sonne comme une musique qui ne ressemble à aucune autre. Autrement dit : seule une médiation non humaine, bien que programmée par l’homme, permet de concilier une cause physique et un effet artistique.
UN AUTOMATE À AIR
Le 8 mars sera créée à Lyon, au musée des Confluences, la première oeuvre composée par Ondrej Adámek pour son Airmachine, Conséquences particulièrement blanches ou noires. Un solo qui sera suivi, deux jours plus tard, par un concerto dans lequel la machine sera confrontée à un en- semble instrumental. L’Airmachine peut être jouée ou installée. Dans le premier cas, elle est un instrument manipulé par un interprète (le percussionniste Roméo Monteiro pour les concerts des 8 et 10 mars). Dans le second, elle devient un spectacle sonore et visuel automatisé : un automate à air (visible et audible dans l’exposition Cris de mains). Son fonctionnement et ses dimensions sont ceux d’un orgue positif mais, à la différence de ce dernier, il ne comporte pas de clavier et ses tuyaux sont amovibles et manipulables. Il a fallu quatre ans à Ondrej Adámek (dont douze mois à l’Académie de France à Rome) pour mettre au point sa machine. Il