Daniel Richter
Galerie Thaddaeus Ropac / 22 juin - 29 juillet 2017
Daniel Richter (Allemagne, 1962) est un des multiples représentants de la queue de la comète expressionniste. Spécialiste de la peinture à l’huile grand format et de la distorsion de la figure humaine, cet héritier de Francis Bacon, Helmut Middendorf, Rainer Fetting a le goût des traductions visuelles qui secouent l’oeil et l’esprit : personnages perdus dans des paysages démesurés ou prisonniers d’univers de dé-solation, scènes de révolte ou de crime. Un registre fort classique au demeurant, particulièrement développé en Allemagne depuis Otto Dix, Max Beckmann et George Grosz. Le Freak (le dingue, l’anormal, le monstre), dernière série de l’artiste, ne déroge pas à la règle. Daniel Richter part d’images pornographiques dont il trouble à dessein l’apparence, dans le but de suggérer plus que de montrer. Des corps humains offerts, des deux sexes, leurs bouches ouvertes, leurs poses contournées, s’offrent à une fête sexuelle de circonstance, conçue pour les voyeurs, dont nous ne saurons in fine pas grand-chose. Notons toutefois une évolution dans le traitement, par rapport aux travaux antérieurs de l’artiste, la présence de fonds, en second plan, restant abstraits et évoquant les peintures d’Albert Oehlen (l’artiste a travaillé avec celui-ci) ou certains travaux picturaux de Sigmar Polke. Sagit-il, une fois encore, de nous entretenir d’une crise existentielle, d’une énième panique de l’Occident aux prises avec les démons de la chair, de la représentation et de ses simulacres ? L’ensemble est attractif à défaut d’être novateur.
Paul Ardenne
Daniel Richter (Germany, 1962) is one of the many artist who arrived on the tail of the Neo-Expressionist comet. A specialist of large-format oil painting and distorted human figures, this heir of Francis Bacon, Helmut Middendorf, Rainer Fetting and Jonathan Meese has a taste for visual translations that shake up the eye and the mind: figures lost in oversize, desolate landscapes, scenes or revolt or crime. All in all, a very classical register. The Freak, the artist’s latest series, is very much in this vein. Daniel Richter starts with pornographic images, deliberately blurring so as to suggest more than to show. Human bodies on display, of both sexes, their mouths open, their poses contorted, engage in a staged bit of rumpy-pumpy for the voyeuristic public, though we are none the wiser. Note, however, the changes in the handling compared to the artist’s earlier works: the abstract backgrounds that bring to mind the paintings of Albert Oehlen (the two artists have worked together) and certain paintings by Sigmar Polke. What’s it all about? Existential crisis, yet another Western panic, spooked by the demons of the flesh, representation and its simulacra? The ensemble is attractive, if not innovative.
Translation, C. Penwarden