« Ils ont porté leur ami en l’air sur toute la longueur du bar »
Jean-Pierre Bertheau,
H Hurler, s sauter, lever les bra bras, brandir un poi poing rageur : l’euph l’euphorie, la frénés frénésie même, qui su suit le but libérat libérateur est autant due à la charge de stress s accumuléaccum qu’à des phénomènesphéno d’empathied’emp — une émotioném peut-êtrepeut- ê contagieusecontag — qui touchentto t aussi… les animaux.anima HIER APRÈS-MIDI, le sol était propre. Mais au plafond et sur les murs du pub The Lions, rue du Chevaleret (Paris, XIIIe), quelques traces de bière étaient encore visibles, malgré le nettoyage du matin. Quand les derniers supporteurs d’Allemagne - France ont quitté les lieux, le personnel du bar a découvert une énorme flaque de bière et autres alcools sur le parquet. « Après le deuxième but de Griezmann, les gens ont jeté leur verre en l’air, je n’avais jamais vu ça, s’étonne Jean-Pierre Bertheau, propriétaire des lieux. Un groupe de cinq ou six filles s’est réfugié derrière le bar pour éviter la douche. »
Les gobelets en plastique ont remplacé les verres pour limiter la casse. « Il y en a quand même, c’est inévitable quand il y 250 personnes, poursuit le patron. Mais on n’a pas eu de gros dégâts, ni de bagarre. » Même quand les télévisions se sont éteintes… « Il y avait une mise à jour sur Numericable, on a vite basculé sur CanalSat parce que ça criait et ils regardaient tous vers le bar. Vingt secondes plus tard, c’était revenu », souffle-t-il. En cas de problème, un vigile est embauché les soirs de grands matchs, surtout pour éviter les débordements dans la rue. S Soumis à un certain degré de str stress, le suppo supporteur peut cesse cesser d’être luimême et avoir des réacti réactions, positives et nég négatives, totale totalement irratio irrationnelles (sauter partou partout, embrasser son vo voisin), voire parfoi parfois dangereuses (casse (casser sa télé, jeter une ch chaise). L’alcool, qui ac accélère la désinh désinhibition, et l’empr l’emprise du collectif contri contribuent grandement à ce g grand n’importe quoi.
En plus des sauts, des bras en l’air ou des classiques tapes dans les mains et embrassades, Jean-Pierre Bertheau a vu des célébrations de buts plus inhabituelles. « Un jeune a enlevé son maillot et un autre lui a jeté de la bière à la figure. Les voisins de table n’étaient pas très contents », rigole-t-il, avant de se souvenir : « Sur les buts de la France, d’autres ont porté leur ami en l’air sur toute la longueur du bar. »
Au fil de la compétition, il a aussi vu des habitués se transformer. « Peu à peu, ils ont commencé à venir avec des maillots, à s’intéresser plus que d’habitude. Certains ont même suivi avec entrain les autres quand les chants étaient lancés. »
Après la qualification pour la finale, les clients soulagés n’ont pas quitté les lieux. « Beaucoup sont restés pour célébrer et on a servi une cinquantaine de mètres de shooters, en plus des dix fûts de 30 litres vidés en une seule soirée », savoure JeanPierre Bertheau, qui vient de réaliser un chiffre record et attend avec impatience la finale de demain soir.
Jean-Pierre Bertheau a assité à des scènes surréalistes dans son pub.