Tweeter, c’est tout un art
RÉSEAU SOCIAL. Dix ans jour pour jour que le monde utilise cette messagerie de 140 caractères. Mais pour être un bon twittos, mieux vaut respecter certaines règles.
ET MAINTENANT, Twitter tu maîtriseras ! Le 13 juillet 2006, le réseau social s’ouvrait au public. Dix ans plus tard, les pépiements de l’oiseau bleu ont conquis 12,1 millions d’utilisateurs en France. Mais l’art du tweet n’est pas encore bien compris de tous. Un rappel s’impose !
Message privé ou message public, tu ne confondras
« Twitter est un réseau public par défaut », rappelle Erwan Le Mohedec, blogueur et twittos depuis huit ans. Il ne s’agit donc pas de se perdre dans le dédale de ses fonctionnalités. L’ancien ministre de l’Industrie Eric Besson l’a appris à ses dépens en envoyant un tweet resté célèbre en octobre 2011 : « Quand je rentre je me couche. Trop épuisé. Avec toi ? » Un message privé destiné à sa femme, mais que ses 13 500 followers ont pu voir.
Le hashtag, tu limiteras
Le hashtag (un mot clé précédé d’un dièse : #) permet d’augmenter la viralité des messages. « Mais il ne faut pas en abuser, prévient François Guillot, expert des médias sociaux. C’est quelque chose qui peut gêner la lecture et n’est pas toujours pertinent. » Fini les #Innovation quand on lance un nouveau concept, ils se perdront dans les abysses du réseau. En revanche, les hashtags pour commenter les événements « sont très adéquats et permettent de cibler ce qui se passe à un endroit, ou à un moment donné », ajoute l’expert.
Le sens de la formule, tu auras
140 signes maximum pour se laisser aller à ses états d’âme, c’est court. Mais c’est aussi très long. « Souvent, les tweets les plus courts sont les plus accrocheurs. Ecrire 140 caractères, c’est prendre le risque de se noyer dans le flot des tweets », prévient François Guillot. La formule humoristique, légère, et pas totale- Le selfie posté par Ellen DeGeneres lors des Oscars 2014, regroupant notamment Bradley Copper, Jennifer Lawrence, Brad Pitt, Angelina Jolie, Meryl Streep... avait été retweeté plus de 1 million de fois en une heure. ment lisse, voilà le cocktail complet pour un tweet réussi !
Fatigué, jamais tu ne tweeteras
Maître Eolas aurait peut-être dû écouter ce conseil. Le 9 novembre 2011, vers 4 heures du matin, l’avocat sort d’une garde à vue, quand il tweete : « Je me torcherais bien avec l’Institut pour la justice si je n’avais pas peur de salir mon caca », en réponse à quelqu’un qui lui a demandé ce qu’il pensait du durcissement de la politique pénale proposée par l’Institut. Ce qui lui a valu une condamnation pour « injure publique et diffamation »… et plus de 100 000 nouveaux followers. Après les attentats contre « Charlie Hebdo », le message est devenu un des hashtags les plus populaires de l’histoire du réseau. ... dans le
De supprimer un tweet controversé, tu t’abstiendras
Mieux vaut assumer, « car il y a toujours quelqu’un qui en aura fait une capture d’écran, avertit Erwan Le Mohedec, et c’est là que la polémique naît. » Nadine Morano, députée européenne (LR), en a fait les frais. En 2013, voilà ce qu’elle tweete à la suite des aveux de l’ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, soupçonné de fraude fiscale : « Pour les menteurs et fraudeurs, la sanction doit être exemplaire assortie d’une inéligibilité à vie. » Un tweet supprimé un an plus tard, lorsque l’affaire Bygmalion éclate : elle pointe un système de fausses factures présumées en marge de la campagne de Nicolas Sarkozy. : ... en
Une tête d’oeuf, tu ne laisseras pas
: La photo de profil par défaut de votre Twitter représente un banal oeuf sur un fond de couleur. Mais il suffit de quelques clics pour passer de cet avatar anonyme à un visage d’ange souriant, la tête du professeur Tournesol ou votre groupe de rock préféré. Les plus imaginatifs pourront même se laisser aller au GIF (une photo animée), et voir leur visage bouger. Après les attentats, beaucoup de twittos avaient arboré le slogan « Je suis Charlie ». leparisien.fr Suivez notre compte : @le_Parisien