La tomate de Bessières à l’assaut de nos assiettes
C’EST LA plus grande serre de production de tomates de Midi-Pyrénées, avec 62 kg de légumes par mètre carré. Depuis février, les serres de Bessières (Haute-Garonne), au nord-est de Toulouse, abritent 90 000 plants de tomates en culture hors sol sur 32 000 m2. Ces immenses serres sont chauffées grâce à l’énergie récupérée dans l’usine d’incinération de la ville, située à quelques centaines de mètres.
« A t erme, nous produirons 4 500 t de tomates par an, explique Delphine Nicolas, du fonds d’investissement Agro Invest, l’un des porteurs de ce projet. C’est de l’agriculture intensive, mais nos tomates ont du goût et sont produites dans un cercle vertueux puisque c’est de l’énergie qui était auparavant perdue qui chauffe l’installation, et que 100 % des eaux de drainage sont aussi recyclées. »
Remplacer la production espagnole et marocaine
La production est destinée à alimenter le marché local de l’agglomération toulousaine toute l’année. En Midi-Pyrénées, 70 % des to- mates consommées proviennent d’Espagne ou du Maroc. Sur les 700 t produites aujourd’hui à Bessières, 70 % sont commercialisés dans la région.
Si ce projet a déjà permis l’embauche de 35 personnes, il n’était pas du goût des élus écologistes de la région Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées, qui a accordé une subvention de 200 000 € aux serres de Bessières. Les élus Europe Ecologie-les Verts auraient préféré que cet argent finance l’agriculture biologique et les petits maraîchers. Les tomates de Bessières sont pourtant produites sans pesticides. « Pour avoir des tomates toute l’année, comme l’exige la demande, il faut produire de manière intensive, mais cela se fait sans aucun produit phytosanitaire, assure Delphine Nicolas. Nous utilisons des prédateurs naturels pour lutter contre les pucerons et autres maladies. » Sept millions d’euros ont été investis dans ces serres high-tech, mais la construction de deux nouvelles unités en 2017 permettra d’atteindre les 102 000 m2 de serres pour 10 M€ de plus.
Une centaine d’emplois seront alors assurés sur le site. Le lancement de la production de concombres est également envisagé.
La culture de tomates sous serre permettra de répondre à la demande locale toute l’année.